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© AFP/Remy Gabalda
Le président du CO Michel Dhomps et le président de la LNR Pierre-Yves Revol portent le Bouclier de Brennus, le 2 juin 2013 à Castres
Champions de France après 20 ans d'attente, dirigeants et joueurs de Castres, en déplacement samedi à Perpignan pour la 1re journée du Top 14, ne nient pas leur nouveau statut mais veulent rester ce qu'ils ont toujours été, "modestes et réalistes".
"Il faut rester ce que nous sommes, modestes et réalistes", souligne le président Michel Dhomps, conscient qu'avec ce Bouclier de Brennus conquis en juin -le 4e du club- les Castrais seront désormais attendus partout. Il "faut battre le champion", reconnaît-il.
Preuve du réalisme castrais, le champion de France a peu bouleversé son effectif, même s'il a perdu son duo d'entraîneurs Laurent Travers - Laurent Labit, qui l'a hissé dans les six premiers du classement quatre ans durant, et quelques joueurs-clé, dont Andreu ou Tekori.
Le tandem Serge Milhas - David Darricarrère, connu pendant cinq ans à La Rochelle, a été reconstitué par les dirigeants du CO. Ils disposent de "l'état d'esprit-maison", ils "collent parfaitement avec les valeurs du club", selon Matthias Rolland, qui a troqué son maillot de deuxième ligne pour le costume de manageur.
Certes, Richie Gray, le deuxième ligne international écossais, est venu grossir les rangs castrais, avec une paire de demis de mêlée, Julien Tomas et Cédric Garcia, mais les dirigeants n'ont pas voulu tout changer.
"Nous restons dans la même philosophie, avec peu de départs et peu d'arrivées", assure M. Dhomps, "en souhaitant que ceux qui arrivent aient cet état d'esprit que nous aimons bien, comme Richie, qui, bien que vedette internationale, ne souhaite pas jouer l'idole de Castres".
Jolie leçon aux "spécialistes"
© AFP/Raymond Roig
Les nouveaux entraîneurs de Castres Serge Milhas et David Darricarrère, le 26 juillet 2013 à Perpignan
"Rien n'a changé à Castres", résume pour sa part le deuxième ligne uruguayen Rodrigo Capo Ortega, au club pour sa 12e saison. "On est un groupe avec beaucoup de valeurs et, en dépit de notre titre, on est resté humble, décrit-il en estimant que cette qualité fait "la force" des Tarnais "Il ne faut pas oublier d'où on vient et ce qu'on a vécu pour en arriver là", insiste-t-il.
Pourtant, les Castrais veulent assumer ce rôle de champion de France. "Ce titre on l'a voulu, on l'a, maintenant il faut assumer à partir de samedi et il ne faudra jamais se relâcher", poursuit Capo Ortega, quelque peu vexé que "les spécialistes" oublient systématiquement d'inclure son club parmi les favoris pour le titre.
"On a donné une jolie leçon à beaucoup de monde et, avant de parler, certains devraient faire preuve d'un peu plus de respect", ajoute l'Uruguayen. "A nous de montrer encore qu'ils ont tort !"
Certains, cependant, se satisfont de ce rôle d'outsider face aux grosses écuries ayant effectué un important recrutement, à l'image de Toulon, du Racing Métro (le club de leurs ex-entraîneurs, ndlr) ou du Stade Français. "Rester discrets, ce n'est pas plus mal", note le capitaine Rémi Talès, néo-international lors de la tournée en Nouvelle-Zélande.
"Il faut être logique, ajoute Matthias Rolland. Bien sûr qu'on a été champion et on l'a mérité, mais il faut voir comment les autres équipes se sont équipées. Si j'étais dans un autre club, je ne mettrais pas forcément Castres dans les favoris, au regard des équipes, des budgets" (17,33 millions d'euros à Castres, NDLR).
Plus terre à terre, Talès prévient: "Il ne faut pas se laisser griser mais travailler pour rester dans les six premiers". "Ce qui s'est passé il y a un peu plus d'un mois, c'est fini", conclut l'ouvreur tarnais.