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Jo-Wilfried Tsonga, après des moments difficiles, s'est relancé en renouant avec les quarts de finale de Roland-Garros, rappelant qu'il reste le plus constant des Français en Grand Chelem.
Le Manceau disputera à 30 ans le onzième quart de finale de sa carrière dans un tournoi majeur mardi contre le Japonais Kei Nishikori, 5e mondial. Personne en France n'a fait aussi bien depuis le début de l'ère professionnelle en 1968. Pas même Yannick Noah, le dernier vainqueur d'un "Majeur" en 1983 à Roland-Garros, qui en a disputé dix.
Déjà quart-de-finaliste en 2012, puis demi-finaliste un an plus tard - son meilleur résultat à Paris -"Jo" est comme chez lui à la Porte d'Auteuil, même si sa puissance de frappe et son service de plomb lui ont permis de réussir sur d'autres surfaces. Il avait perdu en finale en Australie en 2008 et avait atteint à deux reprises le dernier carré à Wimbledon (2011, 2012).
"Jo, on peut toujours l'attendre en quarts ou en demi-finales dans tous les Grands Chelems. C'est quand même d'une constance incroyable", s'enflamme le Directeur technique national Arnaud Di Pasquale.
Battre Tomas Berdych, 4e mondial, en quatre sets en huitièmes de finale n'était donc "pas spécialement une surprise" pour Tsonga, souvent "présent" dans ces grands rendez-vous.
"Quand je me sens bien physiquement, je reste un joueur solide dans ce genre de compétition. Et peu importe les résultats obtenus auparavant", souligne le Manceau, qui a rongé son frein pendant deux mois.
Il n'avait pas gagné plus de deux matches d'affilée depuis son retour fin mars à Miami, intervenu après quatre mois d'arrêt pour soigner un bras droit douloureux.
Cette blessure l'avait empêché de donner son meilleur en finale de Coupe Davis contre la Suisse, épilogue d'une année maussade. Seul son titre à Toronto, un Masters 1000 (catégorie située juste en dessous les Grands Chelems), avait égayé la saison du Manceau qui, avant sa victoire contre Berdych, n'avait plus battu de membre du Top 10 depuis son succès en quarts à Roland-Garros 2013 contre Roger Federer.
Ses éliminations précoces lors des tournois sur terre battue, en particulier à Barcelone et Rome (dès son entrée en lice), avait fait naître un certain scepticisme quant à sa capacité à se sublimer à Roland-Garros.
"Même si les quelques derniers mois ont été durs, j'ai toujours eu confiance en moi", a assuré Tsonga, "ravi" d'avoir battu Berdych, l'un des plus sérieux outsideurs de l'épreuve.
De la confiance, il en fallait pour faire chuter le Tchèque, jamais vaincu avant les quarts de finale cette saison et qui avait bousculé le N.1 mondial Novak Djokovic en finale à Monte-Carlo.
- "Big Four" envahissant -
"Ses trois premiers tours ont été plus que sérieux, ça montait crescendo. Là, il a fait un gros match, il s'est mis en place en termes de jeu, de physique, d'intention, tout y était", souligne son co-entraîneur Nicolas Escudé.
"Dans l'échange, c'était impressionnant de voir sa capacité de tenir sur sa ligne de fond de court en coup droit et en revers pour finir sur un coup gagnant. Il a servi aussi divinement. On n'était pas loin du match parfait", apprécie Arnaud Di Pasquale, pour qui Tsonga a le niveau d'un "5e mondial" lorsqu'il ne sort pas de son match mentalement.
Mais il reste encore derrière le "Big Four" (Federer, Nadal, Murray, Djokovic) qui lui a mené la vie dure (16 victoires, 42 défaites dont 5 succès et 13 revers en Grand Chelem). A Roland-Garros, Tsonga a la chance de ne pas croiser l'un des "Quatre fantastiques" avant les demi-finales.
Mais prudence, car Nishikori, plus jeune (25 ans) et finaliste de l'US Open l'an dernier, aspire lui aussi à sortir de l'ombre de l'envahissant "quatuor". Et Tsonga, qui espère garder sa constance, ne l'a battu qu'une fois en cinq matches.