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La N.1 mondiale Serena Williams a tout en main pour s'offrir un troisième sacre à Roland-Garros, samedi en finale contre la Tchèque Lucie Safarova, si le virus grippal qui a failli l'emporter en demi-finale l'épargne un peu.
Cette édition 2015 a été un long fleuve tumultueux pour Williams, déjà sacrée deux fois à Roland-Garros (2002, 2013). Elle était arrivée à Paris sans trop de repères, après avoir dû déclarer forfait en huitièmes de finale à Rome.
Après un premier tour paisible, elle a été sérieusement bousculée. Au cours de ses trois matches suivants, contre l'Allemande Anna-Lena Friedsam (N.105), la Bélarusse Victoria Azarenka (N.27) et l'Américaine Sloane Stephens (N.40), elle a perdu le premier set avant de renverser la situation.
A peine a-t-elle eu le temps de respirer avec un quart vite emballé face à l'Italienne Sara Errani (N.17) que les ennuis ont repointé le bout du nez. La grippe qui menaçait depuis quelques jours l'a assaillie jeudi, jour de sa demi-finale contre la Suissesse Timea Bacsinszky (N.24).
Sans force, Williams a vécu un calvaire sur le court. Animée par le seul instinct de survie, l'Américaine a finalement arraché ce match (6-0 au troisième set). Ce qui en dit long à la fois sur sa force de caractère et sur la marge dont elle dispose vis-à-vis de ses concurrentes.
"J'ai commencé à me sentir mal lors du troisième tour et des huitièmes de finale. Et c'est devenu vraiment horrible lors de la demi-finale contre Timea. Je ne sais pas trop comment j'ai pu terminer ce match", a-t-elle expliqué vendredi dans un communiqué, après avoir annulé son entraînement.
Si elle s'est suffisamment requinquée, il est difficilement concevable de voir l'Américaine perdre en finale après un parcours aussi cahoteux. Surtout contre une adversaire qui ne l'a jamais battue en huit confrontations et ne lui a pris que trois sets.
Des finales du Grand Chelem, d'ailleurs, Serena n'a pas vraiment l'habitude d'en perdre. Elle en a déjà disputé 23 et gagné 19. Son dernier échec dans un match de ce type remonte à l'US Open 2011. Depuis, elle a gagné les six qu'elle a jouées.
- Pas grand-chose à perdre pour Safarova -
Un sacre samedi lui permettrait d'enlever son vingtième titre du Grand Chelem, à deux unités seulement du record de l'Allemande Steffi Graf (22) pour l'ère Open (depuis 1968).
Après sa victoire à l'Open d'Australie fin janvier, elle pourrait même viser le Grand Chelem, le "vrai", sur l'année calendaire, que seules sa compatriote Maureen Connolly (1953), l'Australienne Margaret Smith Court (1970) et Graf (1988) ont réalisé.
Williams a déjà gagné les quatre tournois majeurs à la suite, mais sur deux années en 2002 et 2003. L'Américaine Jennifer Capriati est la dernière joueuse à avoir fait le doublé Open d'Australie/Roland-Garros, en 2001.
Cet enchaînement n'a été réussi que par trois autres joueuses (Court, Graf, et Monica Seles) dans l'ère Open, ce qui montre à quel point un tel exploit serait remarquable pour une Williams diminuée.
Assurée de rentrer dans le Top 10 lundi et d'obtenir le meilleur classement de sa carrière, Safarova n'aura pas grand-chose à perdre. La gauchère tchèque a déjà excédé ses attentes en se qualifiant pour sa première finale du Grand Chelem.
Moins habituée aux gros titres de la presse que sa compatriote Petra Kvitova (N.4), Safarova a réussi un remarquable parcours sur la terre battue parisienne, où elle a éliminé en huitièmes la Russe Maria Sharapova (N.2), tenante du titre, et n'a pas encore concédé le moindre set.
Sans bien jouer en demi-finale, elle s'est révélée plus stable mentalement que la Serbe Ana Ivanovic, démontrant qu'elle avait progressé sur ce plan. Peut-être pas cependant au point d'inquiéter Serena. A moins que celle-ci ne soit vraiment trop diminuée.