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La N.1 mondiale Serena Williams, en quête d'un troisième titre à Roland-Garros, a un boulevard devant elle après s'être facilement qualifiée pour les demi-finales où elle retrouvera jeudi la Suissesse Timea Bacsinszky.
On voit mal qui pourrait empêcher l'Américaine, déjà sacrée en 2002 et 2013 à Paris, de soulever encore la Coupe Suzanne-Lenglen, après sa démonstration mercredi en quarts de finale (6-1, 6-3) contre l'Italienne Sara Errani (N.17), l'une de ses victimes favorites.
Le tournoi a donné lieu à une hécatombe cette année chez les têtes de série et, hormis Williams, il ne reste qu'une joueuse du Top 10 encore en lice : la Serbe Ana Ivanovic (N.7), lauréate de Roland-Garros en 2008, qui affrontera jeudi la Tchèque Lucie Safarova pour une place en finale.
Sur le papier, la reine Serena n'a pas grand-chose à craindre des trois autres joueuses présentes dans le dernier carré. Lors de ces dix-neuf matches contre le trio, elle ne s'est inclinée qu'une seule fois, en huitièmes de finale face à Ivanovic à l'Open d'Australie l'an passé.
Cette saison, elle n'a subi au total qu'une défaite, en demi-finale à Madrid face à la Tchèque Petra Kvitova, et semble s'être rassurée mercredi sur le court Philippe-Chatrier après trois matches compliqués.
Elle avait à chaque fois perdu le premier set, contre l'Allemande Anna-Lena Friedsam (N.105) au deuxième tour, la Bélarusse Victoria Azarenka (N.27) au troisième et l'Américaine Sloane Stephens (N.40) en huitièmes.
Le scénario ne s'est pas répété une quatrième fois. Ce qui n'est guère une surprise, car Errani, finaliste en 2012 à Roland-Garros, n'avait jamais battu Williams en huit rencontres sur le circuit WTA, et ne lui avait même pris qu'un set.
L'Italienne est trop frêle pour résister à la puissance de Williams, qui a fait des carnages sur le service adverse dans le premier set. Errani n'a gagné que 25% des points derrière sa première balle dans cette manche et... 0% sur sa deuxième balle.
Elle a dû attendre le deuxième set pour conserver son service pour la première fois du match. L'Italienne est parvenue à servir un peu plus long, à défaut de mettre plus de force. Le jeu s'est ainsi un tout petit peu équilibré.
Pour quelques minutes seulement. Car Williams a continué à pilonner en retour et à prendre beaucoup plus d'initiatives dans le jeu (39 coups gagnants à 9).
L'Américaine a fini par trouver l'ouverture dans le septième jeu et à conclure sur sa quatrième balle de match. Elle n'est désormais qu'à deux marches d'un vingtième titre majeur, qui la rapprocherait du record de l'Allemande Steffi Graf (22) pour l'ère Open (depuis 1968).
- Bacsinszky n'a rien à perdre -
Avant d'y songer, elle devra éviter tout excès de confiance contre Bacsinszky. Novice à ce niveau en Grand Chelem, la Suissesse de bientôt 26 ans (le 8 juin) sera malgré tout à prendre très au sérieux.
Après sa performance contre Kvitova (N.4) en huitièmes, elle n'a pas fauté face à la Belge Alison van Uytvanck, 93e mondiale, dominé en deux manches (6-4, 7-5) pour devenir la première joueuse helvète à se hisser en demi-finales à Paris depuis Martina Hingis en 2001.
A Roland-Garros, elle n'avait jamais remporté plus d'un match lors de chacune de ses cinq précédentes participations (de 2007 à 2010 et en 2014).
Mais après avoir un temps envisagé de se reconvertir dans l'hôtellerie, à cause de problèmes récurrents à un pied, la Suissesse a entrepris une ascension fulgurante. En moins de deux ans, elle est passée de la 285e à la 24e place, son meilleur classement.
Cette année, la Lausannoise a déjà conquis deux titres (Acapulco, Monterrey) et disputé une autre finale (Shenzhen). Et elle n'aura rien à perdre jeudi.