Happy Birthday : |
L'indomptable Serena Williams, grippée depuis plusieurs jours, a encore montré ce qui la séparait du commun des joueuses en se hissant au mental jeudi en finale de Roland-Garros, où elle sera opposée à la Tchèque Lucie Safarova.
Pendant près d'une heure, pendant la demi-finale l'opposant à la Suissesse Timea Bacsinszky, N.24 mondiale, Williams est apparue sans énergie, essoufflée à la moindre course et accablée par la chaleur.
Dès la fin du match, son entraîneur Patrick Mouratoglou a confirmé que la N.1 mondiale était grippée depuis quelques jours déjà, au point d'à peine pouvoir se tenir debout.
Mais l'Américaine, déjà sacrée deux fois à Paris (2002, 2013), n'est pas faite du même bois que tout le monde. En souffrance pendant près d'une heure, elle s'en est remise à sa simple volonté pour inscrire les dix derniers jeux et s'imposer 4-6, 6-3, 6-0.
"J'ai essayé de continuer à me battre. Je ne me sentais pas bien. Je ne sais pas où j'ai trouvé l'énergie", a confié en français sur le court une Williams épuisée.
Samedi, l'Américaine disputera sa 24e finale d'un tournoi du Grand Chelem. Elle essaiera d'obtenir son 20e titre, ce qui la rapprocherait un peu plus du record de l'Allemande Steffi Graf (22) pour l'ère Open (depuis 1968).
Depuis l'édition 2009 de l'US Open, Williams n'a plus perdu une demi-finale d'un "Majeur". Elle en a désormais gagné 24 sur 27, mais celle-ci fut particulièrement dure à aller chercher.
Pour sa première apparition à ce niveau, Bacsinszky (25 ans) ne s'est pas laissée impressionner. Avant d'arriver à Paris, elle n'avait pourtant encore jamais franchi le troisième tour en Grand Chelem.
En variant beaucoup son jeu et avec un coup droit efficace, la Suissesse a fait courir Williams dans tous les sens dans le premier set. A chaque changement de côté, l'Américaine s'est posée des serviettes enveloppant de la glace sur le cou et le visage pour calmer la fièvre.
Après le gain du premier set, Bacsinszky a continué à mener les débats, jusqu'à breaker pour mener 3-2 dans le deuxième. Mais un jeu de service moyen de sa part a réveillé les instincts guerriers de Williams.
- Safarova exauce son rêve -
L'Américaine, qui avait déjà connu des moments difficiles depuis le début du tournoi - elle avait perdu le premier set dans trois de ces matches -, a retrouvé un second souffle.
En donnant tout ce qu'elle avait dans le ventre sur chaque frappe, elle a réussi à inverser la tendance, Bacsinszky s'effondrant même inexplicablement, au point de ne plus marquer un jeu.
Williams a maintenant 48 heures devant elle pour retrouver des forces, avant d'affronter Safarova (N.13), qui a exaucé un vieux rêve en accédant à 28 ans à sa première finale d'un tournoi du Grand Chelem.
En temps normal, on ne donnerait pas cher des chances de la Tchèque. Elle n'a jamais battu Williams en huit confrontations. Mais si celle-ci devait n'avoir pas totalement récupéré, peut-être aurait-elle des raisons d'espérer.
Safarova s'est imposée (7-5, 7-5) face à Ana Ivanovic (N.7), au bout d'un match surtout marqué par la crispation de la Serbe et son incapacité à convertir ses balles de break.
"C'est un rêve qui devient réalité, j'ai encore du mal à y croire", a réagi celle qui est longtemps restée dans l'ombre de sa compatriote Petra Kvitova, avec qui elle a remporté trois des quatre dernières éditions de la Fed Cup.
C'est cette même Kvitova qui avait mis fin à son beau parcours l'an passé à Wimbledon, où elle avait pour la première fois été demi-finaliste d'un tournoi du Grand Chelem.
Pour sa deuxième expérience, elle s'est simplement montrée un peu plus solide psychologiquement qu'Ivanovic, qui faisait son retour en demi-finale à Paris sept ans après y avoir gagné son unique titre en Grand Chelem.
La Serbe a mené 5-2 dans le premier set avant de s'écrouler. Dans le second, Safarova a failli craquer à son tour en se faisant débreaker alors qu'elle servait pour le match.
Mais la Serbe, malgré les encouragements de son compagnon, le footballeur allemand Bastian Schweinsteiger, a lâché son service suivant. Et cette fois-ci la Tchèque a tenu sur le sien.