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Critiquée au début de sa collaboration avec Andy Murray, Amélie Mauresmo a calmé les sceptiques en réinsufflant l'esprit de conquête à l'Écossais, jamais autant en confiance sur terre battue qu'avant ses débuts lundi à Roland-Garros.
Il y a près d'un an, le champion olympique et de Wimbledon 2013, sans coach depuis sa séparation en mars 2014 avec Ivan Lendl, avait créé un petit séisme en embauchant l'ancienne numéro 1 mondiale. Annoncée le jour de la finale messieurs, la nouvelle avait eu - presque - autant d'écho que la victoire de Rafael Nadal devant Novak Djokovic.
Dans le tennis et le sport en général, les exemples de champions entraînés par des femmes sont rarissimes. En cherchant bien, il y avait eu entre autres le légendaire Américain Jimmy Connors, entraîné un temps par sa mère, ou son compatriote Tim Mayotte, demi-finaliste à l'Open d'Australie (1983) et Wimbledon (1982), suivi par Billie Jean King.
Cette association inattendue entre Murray et Mauresmo avait été saluée par une partie du milieu. "Je pense que c'est très intéressant, c'est excellent même, seul l'avenir nous dira si ce sera couronné de succès ou pas", avait estimé Roger Federer.
Mais le tandem, rapidement rebaptisé "Murraysmo", ne s'était pas fait que des amis. Quelques joueurs en activités ou d'anciennes gloires avaient cru à une "plaisanterie" comme la Britannique Virginia Wade, trois fois titrée en Grand Chelem dans les années 60-70: "Amélie Mauresmo a été une grande joueuse, c'est une personne charmante. Je pense qu'elle était un peu fragile mentalement, car elle était capable de battre n'importe qui. Elle est relax, c'est une personne sympa et sage, mais je ne vois pas cette association fonctionner."
- "Évolution" en Australie -
Les commentaires avaient continué lorsque Murray, qui tentait de retrouver son meilleur niveau après une opération du dos en septembre 2013, avait perdu à Wimbledon en quarts de finale contre le Bulgare Grigor Dimitrov.
L'Écossais, 28 ans, est revenu sur le sujet récemment dans la presse, s'estimant "surpris de la quantité de critiques" reçues par Mauresmo. "Plusieurs personnes pensaient que c'était une blague. Pour moi, c'est complètement fou d'entendre ça", a affirmé le N.3 mondial.
"Être critiquée avant même de commencer a été un peu compliqué", a admis vendredi Mauresmo, qui a "senti une évolution" début février, lorsque son protégé a atteint la finale de l'Open d'Australie, perdue face à Djokovic.
"J'étais à ce moment-là seule à ses côtés et il y a eu des (bons) résultats. J'ai reçu des félicitations", a expliqué la lauréate de Wimbledon et de l'Open d'Australie en 2006.
Après Melbourne, le Britannique a confirmé avec une demie à Indian Wells, une finale à Miami et ses premiers titres sur terre battue: à Munich, puis dans la foulée à Madrid (Masters 1000) en terrassant Rafael Nadal en finale.
- Heureux événement -
Murray, qui compte deux demi-finales à Roland-Garros (2011, 2014), serait-il devenu un "terrien" sous l'effet de Mauresmo? "Ce n'est pas moi. Il joue bien depuis le début de la saison," tranche la capitaine de l'équipe de France de Fed Cup.
"Ce n'est pas sa surface de prédilection, mais il l'aborde mieux. En plus, il arrive bien physiquement, sans bobos", ajoute la Française qui attend un heureux événement pour août et n'est pas certaine d'accompagner Murray à Wimbledon (29 juin - 12 juillet) cette année.
La décision sera prise après Roland-Garros. L'Écossais a anticipé en recrutant le Suédois Jonas Björkman, qui l'accompagnera pour la saison sur herbe et lors de l'US Open. La collaboration entre Murray et Mauresmo sera sans doute en suspens en attendant la suite.
Avant cela, la Française caresse l'espoir de voir le Britannique, qui affronte lundi l'Argentin Facundo Arguello (139e), soulever la Coupe des Mousquetaires. Pour faire définitivement taire les critiques.