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Le N.1 mondial Novak Djokovic tentera de remporter son premier titre à Roland-Garros, dimanche en finale contre le Suisse Stan Wawrinka, qui lui permettrait de devenir le huitième homme à soulever tous les trophées du Grand Chelem.
La Coupe des mousquetaires s'est toujours refusée au Serbe, huit fois titré en Grand Chelem mais battu deux fois en finale à Paris par le nonuple lauréat de l'épreuve Rafael Nadal, en 2012 et l'an passé.
Lors de cette édition 2015, Djokovic a déjà renversé une grande barrière en balayant (7-5, 6-3, 6-1) en quarts de finale le "Taureau de Manacor", qui n'avait connu jusque-là qu'une défaite en dix ans et soixante-dix matches à la Porte d'Auteuil.
Samedi, "Nole" a fait tomber un obstacle supplémentaire en dominant en deux jours et en cinq manches (6-3, 6-3, 5-7, 5-7, 6-1) l'Écossais Andy Murray, N.3 mondial, auteur de grands progrès sur terre battue où il a conquis ses deux premiers titres (Munich, Madrid) cette année.
Seul joueur invaincu sur l'ocre en 2015, "Djoko" s'est aussi montré écrasant sur surface rapide, pour rafler tous les tournois importants sauf celui de Madrid où il avait fait l'impasse pour se reposer.
Sa série de vingt-huit victoires d'affilée parle en sa faveur. Et Wawrinka, dernier rempart dans sa quête de Graal, ne l'a battu que trois fois en vingt matches (5-1 sur terre).
A en croire les chiffres, la victoire tend les bras au "Djoker" qui disputera sa seizième finale majeure et n'a jamais semblé aussi près du but à Paris.
- Excès de confiance -
Attention toutefois aux apparences car les Internationaux de France se sont déjà montrés capricieux avec quelques-unes des plus grandes gloires du tennis. L'Américain John McEnroe menait deux sets à zéro en 1984 contre le Tchécoslovaque Ivan Lendl (naturalisé Américain plus tard) avant de perdre cette finale d'anthologie.
Le Suédois Stefan Edberg, donné favori contre l'Américain Michael Chang en 1989, avait aussi rendu les armes au terme d'une bataille en cinq manches. C'est le seul titre majeur manquant à celui qui conseille désormais Roger Federer.
L'Américain Andre Agassi, après deux échecs en finale à l'aube de sa carrière (1990, 1991) avait dû attendre huit ans avant de vivre une finale victorieuse et boucler sa collection de trophées majeurs.
Pour marcher sur ses traces et celles de Federer, Nadal ou encore de l'Australien Rod Laver, Djokovic devra éviter tout excès de confiance et le même type de relâchement que contre Murray.
Ecrasant pendant deux sets et demi, le Serbe aurait pu abréger la partie dès vendredi s'il n'était pas tombé dans la facilité et avait manqué ces deux balles de break pour mener 4-2 dans le troisième set.
Ses errements ont relancé Murray qui l'a poussé dans une bataille en cinq manches et 4h09 min, interrompue à 3-3 dans le quatrième set vendredi soir à cause de la météo.
Si la pression est trop forte pour Djokovic, Wawrinka pourrait s'engouffrer dans la brèche. Le Vaudois a réussi un tour de force en sortant Federer en trois sets (6-4, 6-3, 7-6 (7/4)) en quarts, avant de battre en demi-finales Jo-Wilfried Tsonga (6-3, 6-7 (1/7), 7-6 (7/3), 6-4) devant son public.
- Wawrinka rejoint les "mutants" -
Et "Stanimal" ne fait plus de complexe face au "Big Four" depuis son premier titre majeur remporté en 2014 à l'Open d'Australie.
Cette année-là, le N.9 mondial, héroïque, était venu à bout de Djokovic en quarts de finale (9-7 au cinquième set). Avant cet exploit, Wawrinka avait déjà fait douter le champion serbe en demi-finales à l'US Open 2013 (cinq sets) et en huitièmes de finale la même année à Melbourne (12-10 pour "Djoko" au 5e set).
Fin janvier, encore en Australie, il lui avait tenu la dragée haute en demi-finale avant de s'écrouler dans la cinquième manche (6-0).
"J'ai un jeu qui embête les autres joueurs. Quand je commence vraiment à être au top de ma forme, j'ai une chance de tous les battre", souligne Wawrinka, qui ne pensait pas se retrouver un jour en finale de Roland-Garros, réservée aux "mutants".