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Le nageur américain Michael Phelps pose sur le podium après sa victoire sur 200 m papillon lors des JO de Rio, le 10 août 2016
Il est parti radieux, apaisé. Michael Phelps a quitté la scène le 14 août, sur une 28e médaille olympique --une 23e en or--, avec un large sourire accroché à son visage de jeune père. "Je ne peux pas être plus heureux", a-t-il lancé à la cantonade, avant de remiser son maillot.
Le feuilleton Phelps, auteur d'un retour exceptionnel après un premier départ en retraite quatre ans plus tôt, a illuminé de bien ternes jeux Olympiques, davantage marqués par les incidents et les images de stades déserts que par les exploits de Simone Biles (gymnastique) ou d'Usain Bolt.
Ce furent "les plus parfaits des Jeux imparfaits", a résumé le CIO dans une formule alambiquée, délivrée en décembre!
Bolt a réussi une nouvelle moisson quadri-annuelle (100 m, 200 m, 4x100 m). Hégémonique depuis huit ans sur le sprint, "l'Éclair" a confirmé dans la foulée que les Mondiaux de Londres, en août prochain, constitueraient sa dernière compétition internationale.
Le sprinteur jamaïcain, ses exploits et son aura vont cruellement manquer à l'athlétisme planétaire, qui se débat dans une crise sans précédent, sur fond de dopage et de corruption.
Pêle-mêle, les rapports Pound (novembre 2015) et McLaren (juillet et décembre 2016) ont mis au jour un vaste système de dopage d'État dans le sport russe, avec l'athlétisme comme porte d'entrée.
- 'Le chaos' -
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Lamine Diack, alors président de l'IAAF, face aux reporters à Pékin, le 21 août 2015
La déflagration a privé de JO plus de 110 athlètes russes. Et emporté au passage l'ancien président de la Fédération internationale (IAAF) Lamine Diack, accusé d'être impliqué dans un vaste système de corruption axé sur un principe simple: "donne moi de l'argent, et je tairai tes contrôles positifs".
Inamovible président de l'IAAF (1999-2015), Diack a été balayé dans la même séquence que d'autres caciques du sport mondial, ses collègues de la Fifa Sepp Blatter (1998-2015) et de l'UEFA Michel Platini (2007-2016), suspendus de toute activité liée au football pour respectivement six et quatre ans.
Le vaste scandale de corruption qui gangrénait le football mondial, révélé par une descente de police à Zurich en mai 2015, a également été fatal à Juan Angel Napout, vice-président de la Fifa et président de la Conmebol.
"Je savais, quand j'ai été élu, que la Conmebol était dans un sale état, mais ce que j'ai trouvé dépassait mon imagination. Le chaos", a synthétisé Alejandro Dominguez son successeur à la tête de la Confédération sud-américaine de football.
- Federer, Nadal, Djokovic... -
Pour noircir encore un peu le tableau, les Football Leaks, documents confidentiels qui ont fuité en fin d'année, ont jeté une lumière crue sur le trop-plein d'argent dans le foot et les supposées pratiques d'optimisation, voire d'évasion, fiscale de stars comme Cristiano Ronaldo.
Malgré tout, le football et le sport ont quand même accouché de quelques belles images. Comme celle du milliardaire Ronaldo, blessé et haranguant ses partenaires portugais en finale de l'Euro. Ou bien cette épique séance de tirs au but en finale de la Copa America, remportée par le Chili aux dépens de l'Argentine de Messi.
Le "Roi Leo" parviendra-t-il à offrir un trophée à son pays, "fanny" depuis 1993? Le Mondial-2018 en Russie constituera une dernière occasion...
© AFP/LEON NEAL
Le Suisse Roger Federer face au Canadien Milos Raonic en demi-finale à Wimbledon, le 8 juillet 2016
Le temps qui passe, cet ennemi du sportif. A 33 ans, Roger Federer a pris la peine d'empocher 17 titres du Grand Chelem --un record-- avant de glisser inexorablement. Miné par une blessure à un genou qui le tient éloigné des courts depuis juillet, il a laissé en novembre sa place parmi les dix meilleurs mondiaux, qu'il fréquentait depuis... 14 ans. Son grand rival des années 2000, Rafael Nadal, survit au-dessus de cette limite symbolique.
De son côté, Novak Djokovic a abandonné son fauteuil de N.1 mondial à Andy Murray, après 122 semaines de règne ininterrompu depuis le 7 juillet 2014.
Dans la foulée, le Serbe s'est séparé de son entraîneur, Boris Becker, qui l'épaulait depuis trois saisons et avec qui il a remporté six de ses douze titres du Grand Chelem. Vraiment la fin d'une époque.
Nico Rosberg a adopté une autre méthode: il a choisi de quitter les paddocks de Formule 1 au lendemain de son premier titre de champion du monde. "Je suis au sommet de la montagne, l'ascension a été très dure, donc je sens que c'est le bon moment", s'est-il justifié.
Il est parti en pleine gloire, à 31 ans. Pour éviter les effets du temps qui passe.