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© AFP/OLI SCARFF
Le Français Paul Pogba (g) arrive au centre d'entraînemnet de Manchester United pour signer un contrat record, le 8 août 2016
Placée sous le signe de l'inflation, l'année 2016 a vu exploser les droits TV allemands, ceux de la Premier League en Chine, la valorisation des clubs de NBA et même le prix du Championnat du monde de Formule 1 tandis que se multipliaient les scandales de corruption et d'évasion fiscale.
Conséquence directe de cette surenchère, les transferts et les salaires ont suivi la même courbe exponentielle. Trois ans après le Gallois Gareth Bale (101 M EUR), le milieu de terrain français Paul Pogba est devenu le joueur le plus cher du monde en rejoignant Manchester United pour 105 M EUR en dépit d'un Euro mitigé. Le tout assorti d'un salaire estimé à plus de 17 M EUR annuels.
"Le contrat des droits TV a créé une situation où le prix des transferts et les salaires augmentent", résumait l'ancien manager mancunien Alex Ferguson dans The Daily Mail.
- LeBron James fait sauter la banque -
Signé en 2015, le contrat domestique historique à 6,92 milliards d'euros pour trois ans (2016-2019) entre BT, SKY et la Premier League, a pris effet et montré ses premières conséquences à l'été 2016.
© AFP/PAUL ELLIS
Vue génerale du stade d'Old Trafford à Manchester United, le 29 août 2009
Résultat, le richissime championnat anglais a dépensé 1,38 milliards d'euros lors du mercato d'été 2016, soit 34% de plus que l'année précédente.
Et son attrait ne s'arrête pas à l'Europe. Un diffuseur chinois a déboursé mi-novembre 600 millions d'euros pour acheter ses droits.
En Europe, seule la Bundesliga a fait sauter la banque l'année écoulée en atteignant un montant de droits domestiques de 3,48 MdE sur trois ans, soit une hausse de près de 40%.
Si le football européen bat tous les records, la NBA a également fait sauter la banque en 2016, générant des recettes globales de 5,2 milliards de dollars (4,8 MdE) et un bénéfice opérationnel de 900 millions (839 ME), selon le magazine Forbes. Un record.
Parallèlement, les clubs de NBA ont vu leur valorisation augmenter de 13% en moyenne, la palme revenant aux New York Knicks estimés à 3 milliards (2,75 MdE).
Grâce à des droits TV triplés par rapport à l'exercice précédent et légèrement supérieurs à ceux de la Premier League (24 milliards de dollars/22,3 milliards d'euros pour neuf ans, soit 7,45 MDE par période de trois ans), les salaires sont à l'avenant: LeBron James, la star de Cleveland est ainsi passée de 23 millions de dollars, à 30,9 pour la saison 2016/2017 !
- Même la F1... -
© AFP/Christian Petersen
Le Français Rudy Gobert (d) des Utah Jazz à la lutte avec Alex Len des Phoenix Suns, le 5 octobre 2016 à Phoenix
En toute fin d'année, la NBA a ainsi déboursé des sommes inédites pour des joueurs de second rang: Utah Jazz s'est engagé pour 105 millions de dollars (96 M EUR) sur quatre ans pour le Français Rudy Gobert et Oklahoma City a déboursé 100 millions (94,6 M EUR) pour garder le Néo-Zélandais Steven Adams pendant quatre saisons supplémentaires.
L'inflation est partout. Même en F1 que l'on dit depuis plusieurs saisons en crise mais pourtant encore apte à susciter l'appétit d'investisseurs. C'est ainsi que le groupe américain Liberty s'est offert la majorité des parts dans Formula One pour un montant de 4,4 milliards de dollars (4,16 Md EUR), faisant grimper la valorisation de la F1 à 8 milliards de dollars (7,5 Md EUR).
Générateur de revenus colossaux, de salaires pharaoniques, jamais le milieu du sport n'a été aussi impliqué dans des affaires qu'en 2016.
Toujours plus ! C'est ce que semblent signifier l'implication de grand noms du sport dans le scandale des Panama Papers, de Lionel Messi à Michel Platini en passant par l'ex-N.2 de la Fifa Jérôme Valcke ou le golfeur Nick Faldo. De Paul Pogba, Javier Pastore ou Cristiano Ronaldo dans l'affaire Footleaks, détaillant les mécanismes d'optimisation voire de dissimulation fiscale des stars du foot.
L'argent appelant l'argent, l'année 2017 devrait encore être celle de nouveaux records.