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Le pays du football pulvérisé par six buts d'écart, chez lui, en demi-finale de Coupe du monde ? Incroyable... mais vrai: le 8 juillet à Belo Horizonte, le Brésil est rossé 7-1 par l'Allemagne et subit la plus grande humiliation de son histoire.
Au delà des fiascos (Espagne, Italie, Portugal), des bonnes surprises (Costa Rica, Pays-Bas) et des prouesses (les gardiens, James Rodriguez), trois événements ont dominé le Mondial-2014: le "Mineirazo", le quatrième sacre de l'Allemagne et la morsure de Suarez.
. Incroyable "Mineirazo"
"En route vers l'Hexa" (sixième titre mondial), peut-on lire sur tant de murs au Brésil à propos de l'équipe nationale, qui a franchi les quarts de son Mondial, après deux échecs consécutifs à ce stade.
Car la seleçao a promis de laver l'affront du "Maracanazo", ce revers renversant au Maracana face à l'Uruguay ainsi sacré champion du monde en 1950. Pour cela, elle a été reprise en mains fin 2012 par Luiz Felipe Scolari, homme à poigne auréolé de la cinquième étoile (2002).
Et dès 2013 elle a montré sa force, en remportant la Coupe des Confédérations avec un cinglant 3-0 en finale contre l'Espagne championne du monde et d'Europe en titre, fait d'armes destiné à prendre date.
Oui, mais non: six minutes ont suffi à réduire à néant le minutieux plan de conquête brésilien et concasser le rêve de tout un pays, six minutes entre les 23e et 29e qui ont permis à l'Allemagne de passer de 1-0 à 5-0 au bout d'une demi-heure seulement !
Certes, la Seleçao est privée de son meilleur élément offensif, Neymar, blessé en quart, et de son capitaine, Thiago Silva, suspendu.
Mais à l'image de ce dernier, qui a fondu en larmes aux tirs au but contre le Chili en 8e de finale, les Auriverde s'effondrent et se délitent sous l'énorme pression de 200 millions de concitoyens. Les joueurs alignés au stade Mineirao ressemblent à des minimes apeurés devant des Allemands professionnels en diable.
. Invincible Allemagne
Dès son entrée en lice, le 16 juin à Salvador, la Nationalmannschaft avait donné le ton: 4-0 contre le Portugal de Cristiano Ronaldo ! Hormis la demi-finale, elle ne survolera néanmoins plus ses matchs par la suite, face au Ghana (2-2) et aux Etats-Unis (1-0) au premier tour, puis contre l'Algérie (2-1 a.p.), la France (1-0 sur coup de pied arrêté) et l'Argentine (1-0 a.p.).
Mais sous la houlette de Joachim Löw, c'est une imperturbable armada, pas toujours enthousiasmante mais foncièrement sérieuse. Sa fréquentation assidue du dernier carré au XXIe siècle, sans trophée, l'a entièrement tendue vers le titre, au point de réfréner toute euphorie au sortir du 7-1: "On est très clair sur l'objectif, être champions du monde, et personne ne l'a jamais été en demi-finale", relevait Kroos.
Le meneur de jeu, meilleur passeur du tournoi (4 passes décisives), fait partie des grands hommes du sacre, comme le gardien Neuer (au point de figurer sur le podium du Ballon d'Or 2014), le polyvalent capitaine Lahm, l'atypique attaquant Müller (5 buts) ou encore les deux meilleurs joueurs de la finale, le milieu Schweinsteiger et Götze, joker auteur du but du sacre, qui laisse Messi dans l'ombre de Maradona.
Sans oublier Klose: à 36 ans, le vétéran a ajouté une petite humiliation à la grande du "Mineirazo" en s'arrogeant le record de buts en Coupes du monde (16), une unité devant le légendaire Ronaldo, présent ce jour là dans le stade de son premier club pro...
. Incorrigible Suarez
Le "Cannibale" est de retour: Suarez, qui avait déjà mordu un adversaire avec l'Ajax Amsterdam et Liverpool, a récidivé lors de la "petite finale" de groupe remportée par l'Uruguay face à l'Italie (1-0), en plantant ses crocs dans l'épaule de Chiellini, image qui échappe à l'arbitre mais pas aux caméras.
Le buteur nie l'évidence devant la presse et la commission de discipline, et l'effectif voire le peuple uruguayen font corps autour de leur meilleur joueur. Mais "Luisito" est lourdement sanctionné et privé du reste de la compétition. Sans son buteur fétiche, la Celeste s'incline en 8e de finale.