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© AFP/DAMIEN MEYER
L'attaquant de Rennes Paul-Georges Ntep exulte après son but face à Saint-Etienne au Roazhon Park, le 4 décembre 2016
À genoux, les yeux au ciel, il a hurlé, les poings serrés. La réaction du Rennais Paul-Georges Ntep après son but contre Saint-Étienne (2-0), dimanche dernier, a sonné la libération d'un joueur au talent enfin affranchi d'un physique capricieux.
Un chiffre résume le chemin de croix qu'a été la saison dernière pour l'ailier gauche: s'il joue plus de 50 minutes à Lyon dimanche, son temps de jeu total en 2016/2017 dépassera déjà celui de l'an passé.
Et pour cause, handicapé par une fracture de fatigue au tibia gauche dès la préparation d'avant-saison, il avait dû se résoudre à se laisser opérer après 14 matches au bilan relativement quelconque pour un joueur de son acabit: 2 buts et 3 passes décisives.
Cette saison, il est déjà impliqué dans 6 buts de son équipe, avec 5 passes décisives et ce but contre les Verts.
"Vu sa réaction après son but, il l'attendait depuis un moment", a commenté vendredi en conférence de presse le latéral Ludovic Baal, dont l'entente croissante avec Ntep sur le flanc gauche est l'un des atouts offensifs de Rennes.
Il faut dire que son début de saison avait été plutôt hésitant sur le terrain. Manque d'explosivité, puis de justesse ou de clairvoyance dans le dernier geste ou la dernière passe, il lui a fallu du temps pour recouvrer tout son potentiel physique.
Il a aussi dû s'adapter à un nouvel entraîneur aux idées très arrêtées. "Paul-Georges, je suis très content de son évolution sur les six mois. Parce que ça n'a pas été facile, il y a eu des moments de tension", a d'ailleurs volontiers admis Christian Gourcuff en conférence de presse.
- Soigner sa sortie -
Après le match à Monaco, pour la 5e journée, perdu 3-0, il avait critiqué le choix du coach de l'aligner en pointe, un poste dont il ne veut pas entendre parler.
Et trois journées plus tard, contre Guingamp (victoire 1-0), il avait eu un mouvement d'humeur à l'égard de l'entraîneur lors de son remplacement à deux minutes de la fin.
Des tensions qui ont fini par s'apaiser à mesure que les performances de Ntep, toujours aligné en milieu gauche depuis, allaient crescendo.
"Je crois que, l'un et l'autre, on a bien composé pour que ça évolue dans le bon sens. Sur le plan humain d'abord, parce que c'est aussi important. Et sur le plan professionnel ensuite. Il a fait les efforts pour s'intégrer dans le collectif, dans ce que je demandais", a jugé le coach.
"Ça reste toujours un peu bancal, je voudrais toujours un peu plus", n'a pu s'empêcher d'ajouter le technicien perfectionniste. "Mais il ne faut pas être trop exigeant parce que l'évolution ne peut pas se faire en quelques semaines, mais ça évolue dans le bon sens", a-t-il immédiatement poursuivi.
Ce très net regain de forme tombe en tout cas à pic pour le joueur de 24 ans, qui sera en fin de contrat en juin, mais bien tard pour Rennes, qui ne pourra sans doute pas récupérer les quelque 7 millions d'euros payés à Auxerre en janvier 2014 pour l'attirer, même si le club ne désespère pas d'obtenir une prolongation avec un bon de sortie cet été.
Il se pourrait également que Ntep attise les appétits dès cet hiver.
La confrontation contre Lyon, 6e avec 25 points avant cette 17e journée, deux de moins que les Rennais, 4e, et le huitième de finale de Coupe de la Ligue mercredi à Monaco, seront autant d'occasions de se montrer pour soigner sa sortie.
L'Angleterre, l'Italie, la Turquie sont aux aguets, de même que quelques clubs en France, comme l'OM, Bordeaux ou... Lyon.