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© AFP/LOIC VENANCE
L'entraîneur rennais Christian Gourcuff, le 29 novembre 2016 à Lorient
Imprévisible, inconstant, Rennes, 6e de L1, vit depuis plusieurs journées sur courant alternatif, capable surtout du pire aux yeux de Christian Gourcuff qui n'a pas décoléré depuis la défaite face à Lorient mardi (2-1).
"Je suis très content d'avoir 24 points parce que je me dis qu'on n'est pas à l'abri de jouer le maintien".
La phrase-choc du technicien breton lancée après la défaite face à Lorient trahit le questionnement qui l'assaille. Sur quoi repose finalement cette 6e place en L1? Visiblement sur pas grand chose si l'on s'en tient aux dernières prestation des Bretons.
Il y a de quoi être en effet perplexe après un mois de novembre traversé sur les montagnes russes: une raclée à Paris (0-4), un nul concédé à domicile, dans les dernières minutes, et en supériorité numérique, contre Angers (1-1), une victoire flatteuse contre Toulouse (1-0) et une défaite chez la lanterne rouge Lorient (1-2).
Cette inconstance doublée d'un manque d'investissement de certains joueurs a poussé Gourcuff à adopter la posture du Père Fouettard. Il a prévenu: il tranchera net.
"Remédier (à ces lacunes) ce sera aussi forcément dans des choix individuels, parce qu'un moment donné, quand on fait confiance mais qu'on fait les mêmes constats, il faut avancer avec ceux qui ont envie d'avancer", a-t-il averti, sans citer de nom, dans un entretien sur le site du club, jeudi. Le ton est donné.
Autre souci: trop souvent, ces derniers matches, les rouge et noir ont récité leur leçon mécaniquement, voire péniblement, sans y mettre beaucoup de c?ur.
Un manque d'investissement qui se traduit statistiquement: 12e défense et 10e attaque de L1, Rennes ne brille vraiment à aucune extrémité du terrain.
C'est aussi une équipe aux deux visages, pratiquement intraitable à domicile avec 6 victoires et 2 nuls, pour 1 victoire, 1 nul et 5 défaites à l'extérieur, dont deux 0-3 à Monaco et Dijon et un 0-4 à Paris...
Il y a de quoi faire perdre son latin au technicien, particulièrement remonté contre ses joueurs.
"Ce n'est pas d'avoir perdu (contre Lorient), c'est le fait de ne pas avoir joué, c'est insupportable", avait-il bougonné au Moustoir.
- Apathie -
Il n'est pas redescendu de la semaine, donnant de la voix dans les entraînements pour remuer un collectif chez qui une usure physique saisonnière compréhensible ne semble pas expliquer totalement l'apathie récente.
Les bons élèves qu'étaient jusque là Pedro Mendes, Benjamin André ou Sanjin Prcic, tirant le groupe vers le haut, ont nettement marqué le pas ces derniers matches.
Il y a les joueurs parfois un peu dilettantes et irréguliers, comme Paul-George Ntep, qui est en fin de contrat cet été et qui n'a toujours pas prolongé, malgré les message rassurants en ce sens du club qui espère ne pas le voir partir gratuitement, comme ce sera sans doute le cas pour Benoît Costil.
Enfin, il y a les mauvais élèves, qui semblent ne pas arriver à produire en match ce que le coach attend d'eux, comme le fort en langues Gelson Fernandes, Adrien Hunou ou Kamil Grosicki.
L'international polonais, hermétique aux consignes strictes du maître-tacticien, semble bien dissipé par ses envies d'ailleurs qui pourraient se concrétiser dès cet hiver, si des appels du pieds suffisamment sonnants et trébuchants sont adressés d'outre-Manche.
Gourcuff veut savoir où en sont ces joueurs: il aura des éléments de réponse dimanche face à Saint-Etienne (15h00), un rival direct dans la course à l'Europe, qui a des arguments pour imposer un combat physique qui a si souvent gêné Rennes cette saison.