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© AFP/JOSE JORDAN
Les Lyonnais Alexandre Lacazette et Sergi Darder, le 9 décembre 2015 lors du match de Ligue des champions à Valence
Le président de Lyon, Jean-Michel Aulas, estime dans un entretien à l'AFP que la future réforme de la Ligue des champions est "une chance" pour le football français qui doit "sortir de sa mauvaise situation actuelle" en commençant par rattraper l'Italie au 4e rang de l'indice des pays européens.
Q: En quoi la refonte de la Ligue des Champions vous satisfait-elle ?
R: "Elle permet à l'UEFA de s'opposer à l'offre d'une ligue privée et de garder les vingt premiers clubs dans la Ligue des Champions. Et parce que ces grands clubs restent à l'intérieur de la C1, elle permet d'augmenter les revenus des clubs en Ligue des Champions et en Europa League. Dans le même cycle, on va passer de 2,4 à 3,2 milliards d'euros. Une réduction des coûts d'organisation est aussi envisagée par l'UEFA. Enfin, le +market pool+ favorisait les clubs anglais, il sera modifié. Un coefficient club se substituera à ça. Il y aura un indice de performance individuel sur dix ans et cela favorisera les clubs français. Une partie des revenus ira aussi vers l'Europa League. Avec cette refonte, un club comme le PSG aurait perçu 96 M EUR la saison dernière au lieu de 46-48 M EUR et l'OL 46 M EUR au lieu de 40 M EUR."
Q: Qu'est-ce que la France a à gagner ?
R: "La France est 5e actuellement à l'indice européen. Avec la réforme, nous ne perdons pas de places en Ligue des Champions et restons à 2+1 mais sans les deux tours préliminaires et surtout sans avoir à jouer contre un club des quatre premiers pays en barrage. Cela offre donc un meilleur accès pour les clubs des pays classés 5e et 6e. Ceci dit, nous avons trois clubs français cette année en C1 et nous pouvons remonter au 4e rang de l'indice UEFA pour avoir ainsi quatre clubs directement qualifiés. Il faut se mettre en position de rattraper l'Italie. C'est l'année ou jamais car l'Italie n'a que deux représentants cette saison en Ligue des Champions, contre trois pour la France. La réforme, c'est à échéance 2018-2021, ce n'est pas pour demain."
Q: Est-ce que ce nouveau format peut relancer l'intérêt sportif d'une compétition où il n'y a guère de surprises avant les quarts de finale ?
R: "Cela va générer plus de moyens et plus de compétitivité, c'est fait aussi pour cela. L'ECA (Association européenne des clubs) a obtenu de participer à la gouvernance de l'Europa League et de la Ligue des Champions au travers d'une société commerciale où l'UEFA et l'ECA seront représentées à 50-50. Nous participons au format du futur alors qu'on nous l'imposait jusqu'à présent. Les deux compétitions seront plus distinctes pour que les clubs moyens aient plus de chances en C3. Le basculement en Europa League des grands clubs, classés 3e de poules en C1, n'aurait plus lieu pour permettre aux clubs moyens d'avoir plus de possibilités financières et plus de chances d'aller au bout en C3."
Q: Cette réforme va-t-elle aussi dans le sens des investissements consentis pour le Parc OL ?
R: "Nous avons désormais en France neuf stades de grande capacité. Ce qu'ont fait les Allemands après 2006 a été très bon. Ils ont capitalisé sur les stades et progressé dans les compétitions européennes, tout en valorisant leur championnat avec le Bayern mais aussi Dortmund, Leverkusen, Wolfsburg, Moenchengladbach. Avec à la clé une forte augmentation de leurs droits TV. Il faut saisir cette opportunité. L'UEFA peut nous le permettre, le football français peut en bénéficier et sortir de sa mauvaise situation actuelle."