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© AFP/Andreas SOLARO
L'Estonien Ott Tänak (M-Sport/Ford) lors de la dernière journée du Rallye de Sardaigne, le 11 juin 2017
Dans l'ombre du quadruple champion du monde Sébastien Ogier, l'Estonien Ott Tänak s'est avancé en pleine lumière dimanche en remportant le rallye de Sardaigne, son premier succès en WRC à 29 ans, donnant le sourire à leur écurie M-Sport après les déboires du leader.
En difficulté dès le début du week-end au volant de sa Ford Fiesta, Ogier, qui termine 5e, a d'abord été pénalisé par sa position d'ouvreur le vendredi, avant de perdre tout espoir samedi en fin de matinée.
Victime d'une crevaison au début de la 12e spéciale, le Français a dû s'arrêter pour changer de roue, laissant sur le bord de la route deux minutes qu'il n'a jamais été en position de récupérer pendant la suite du rallye.
"Ce n'est pas notre meilleur week-end du Championnat, mais que peut-on y faire? On a tenté ici, mais il y a beaucoup de gros cailloux, c'est un peu la loterie", a estimé Ogier à la fin de la course.
Grâce à sa troisième place lors de la power stage, soit une de mieux que son principal rival pour le titre, le Belge Thierry Neuville (Hyundai), il limite les dégâts au classement général.
Troisième du rallye, Neuville (123 points) réduit ainsi l'écart sur Ogier (141) de 22 à 18 unités, mais les deux pilotes voient tant Tänak que Jari-Matti Latvala, 2e lors du week-end en Italie, revenir au général (108 Tänak, 107 Latvala).
"Je pense que l'on va proposer, Sébastien, Thierry et moi, le Championnat le plus passionnant depuis longtemps", a réagi Latvala, omettant de mentionner le vainqueur du jour. Le pilote Toyota s'est toutefois montré dépité d'avoir raté sa power stage et laissé des points importants dans la course au titre mondial.
Pour Tänak, pas facile de se faire une place au soleil à l'ombre d'Ogier. Auteur d'un excellent début de saison (quatrième podium en sept courses), il a confirmé ses bonnes dispositions sur les pistes sablonneuses après sa 3e place en Argentine.
- Dans les pas de Markko Martin-
Pas surprenant de le voir ainsi s'imposer en Sardaigne, rallye aux conditions similaires, avec de la poussière et des températures très élevées.
"On se sent bien. C'était un week-end très difficile mais ça se conclut très bien. J'avais de bonnes sensations dans la voiture. C'était une pression de gagner ici. J'espère que ce n'est que la première d'une longue série", s'est réjoui Tänak.
Ce succès, le sixième pour un Estonien après les cinq victoires de Markko Martin en 2003 et 2004, ouvre considérablement l'appétit de Tänak et le titre mondial devient un objectif: "Je vais essayer à coup sûr. Désormais, nous nous sommes rapprochés de Sébastien. Je ne vois pas pourquoi on ne serait pas dans le coup."
Dans le mano a mano opposant Tänak à Latvala, le Finlandais aura tout essayé, reprenant six secondes après la première spéciale dominicale. Mais il a quelque peu perdu son légendaire sang-froid dans la spéciale suivante.
"J'ai calé, puis j'ai appuyé sur le bouton +stop+ au lieu du bouton +départ+. Ça m'a coûté environ cinq secondes. C'est comme ça, j'ai fait de mon mieux", a reconnu le Scandinave aux 17 victoires en WRC.
Il ne restait plus au placide Estonien qu'à gérer son avance d'une demi-minute dans les deux dernières spéciales pour pouvoir exulter.
Et pas question de tout tenter pour aller chercher les points bonus de la power stage, au risque de laisser échapper une victoire tant attendue.