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© AFP/Patrick Hertzog
Le pilote français Sébastien Ogier lors du rallye de France le 3 octobre 2013 à Strasbourg
Le Français Sébastien Ogier a fêté avec panache son titre de champion du monde décroché jeudi, en remportant dimanche en Alsace le rallye de France alors que son compatriote Sébastien Loeb a quitté l'univers du WRC sur un abandon.
Les milliers de spectateurs présents le long des routes d'Alsace ont assisté à un passage de témoin spectaculaire entre Loeb, nonuple champion du monde qui disputait à 39 ans le dernier rallye WRC de sa carrière, et Ogier, propulsé dans le cour des grands par un premier titre mondial à 29 ans.
La fête tricolore aurait été totale si le duel que se livraient les deux Français avait été au bout d'un rallye disputé dans des conditions climatiques exécrables dimanche.
Mais l'abandon de Loeb dès la première spéciale dominicale a quelque peu refroidi les supporteurs de l'Alsacien venus saluer une dernière fois leur favori au Zénith de Strasbourg. Des fans incrédules lorsqu'ils ont vu apparaître sur écrans géants la Citroën de leur héros, sur le toit, au bas d'un ravin dans le vignoble de Cleebourg.
"Vu notre situation au classement dimanche matin (4e à 5 secondes du leader, Latvala, ndlr). Il fallait attaquer. J'étais chaud. Un peu trop peut-être", s'est excusé Loeb, tout en assumant son erreur.
"J'ai poussé trop fort dans un virage qui se refermait à droite. L'arrière de la voiture a décroché et nous sommes partis en marche arrière avant de nous retourner dans l'accotement", a-t-il expliqué, se désolant "pour le public" mais n'éprouvant "aucun regret d'avoir tout essayé pour l'emporter".
Malgré cet abandon, le rallye de France a été splendide, "le plus beau de la saison", selon le Finlandais Jari-Matti Latvala.
Ogier piqué au vif
© AFP/SEBASTIEN BOZON
Le Français Sébastien Ogier et son copilote Julien Ingrassia fêtent leur victoire sur le Rallye de France et leur titre de champion du monde, le 6 octobre 2013 à Strasbourg
Et il a donc consacré le meilleur pilote de l'année qui avait pourtant bien mal entamé les débats. Vendredi soir, 24 heures après avoir décroché son premier titre de champion du monde lors de la Power Stage, Ogier, "encore dans les nuages", accusait près de 30 secondes de retard sur la tête de course alors occupée par le Belge Thierry Neuville.
Piqué au vif, Ogier a réagi en signant cinq des sept meilleurs temps samedi pour se placer au sein d'un quatuor de pilotes se tenant en cinq secondes seulement, dans l'ordre Latvala, l'Espagnol Dani Sordo, Ogier et Loeb.
"Samedi avec Julien (Ingrassia, son copilote, ndlr), on s'est dit qu'on allait tout tenter. Et ça a marché. On a réussi à se remotiver. Ce fut la clé de notre succès", a expliqué le tout frais champion du monde.
Alors que plusieurs pilotes ne parvenaient pas à rester sur la route dimanche (Loeb et Prokop notamment), le pilote de la Volkswagen Polo-R s'est joué de conditions qualifiées de "dégueulasses" par Neuville, "pourtant habitué à rouler sous la pluie en Belgique".
En signant les trois meilleurs temps de la matinée (neuf scratches sur l'ensemble du rallye), Ogier n'a laissé aucune chance à ses poursuivants pour finalement s'imposer avec 12 secondes d'avance sur l'Espagnol Dani Sordo (Citroën) et 19 secondes sur son équipier finlandais Jari-Matti Latvala.
Un résultat qui fait le bonheur de VW, désormais très proche du titre constructeur.
"Ce fut un rallye avec énormément d'émotions. L'euphorie du titre jeudi, les doutes vendredi, l'espoir samedi et maintenant, un bonheur total", résumait Ogier, au comble de la joie en débouchant une bouteille de Crémant à l'arrivée, devant la mairie d'Haguenau, cité natale de Sébastien Loeb, héros malheureux du jour.