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Les propos de Karim Benzema, qui a accusé le sélectionneur Didier Deschamps d'avoir "cédé à la pression d'une partie raciste de la France" en l'écartant pour l'Euro-2016, sont "du foutage de gueule", a estimé mercredi le président de SOS Racisme, Dominique Sopo.
"C'est bien la première fois que j'entends Karim Benzema s'intéresser aux questions de racisme", a remarqué M. Sopo, interrogé par l'AFP. "Et il se trouve qu'il le fait lorsque son cas personnel est engagé."
Le président de l'association antiraciste a ajouté qu'il aurait "beaucoup aimé" que le footballeur mette sa notoriété "au service du drame des migrants qui meurent en Méditerranée" ou "au service des jeunes de quartier qui subissent la discrimination quand ils sont trop +bronzés+".
"Nous sommes face à un personnage qui montre un certain degré d'égoïsme et de narcissisme, et qui ne porte d'intérêt à la question du racisme que quand ça le concerne", a-t-il déploré.
L'attaquant du Real Madrid, d'origine algérienne, a créé la polémique en déclarant dans une longue interview publiée mercredi dans le journal espagnol Marca que s'il ne soupçonnait pas Didier Deschamps de racisme, ce dernier avait en revanche selon lui "cédé à la pression d'une partie raciste de la France".
A neuf jours de l'Euro en France (10 juin - 10 juillet), sa déclaration a suscité une intense polémique.
Benzema, meilleur buteur en activité de l'équipe de France, déclaré non sélectionnable en raison de sa mise en examen dans l'affaire du chantage à la sex-tape contre son coéquipier chez les Bleus Mathieu Valbuena, a appuyé son propos en rappelant les récents succès électoraux en France du Front national.
"C'est un peu facile d'essayer de se soustraire à ses propres responsabilités avec des accusations lancées à la légère", souligne Dominique Sopo. "Il me semble que M. Benzema est un adulte et qu'il peut assumer ses erreurs."