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© AFP/PATRICK HERTZOG
Le président de l'Asvel Tony Parker pose avec le trophée de champion de France, le 14 juin 2016 à Strasbourg
Porte-bonheur de Villeurbanne lors des play-offs, Tony Parker a surtout été l'architecte du renouveau de l'équipe rhodanienne, redevenue championne de France mardi aux dépens de Strasbourg, pour la première fois depuis sept ans.
La star du basket français, 34 ans, a subi une élimination précoce en play-offs de NBA cette saison avec les Spurs de San Antonio. Mais il est toujours invaincu avec l'Asvel... en tant que président.
Chaque fois que +TP+ a assisté à un match de la "Green Team" en ProA, celle-ci a gagné: 8/8 depuis qu'il en a pris le contrôle il y a bientôt deux ans. A l'époque, Parker en devenait l'actionnaire majoritaire et succédait dans le fauteuil du patron à l'ancien joueur de tennis professionnel Gilles Moretton.
C'était programmé. Investisseur et vice-président depuis 2009, il voulait prendre à terme les commandes de l'Asvel avec l'ambition d'en faire "l'un des meilleurs clubs européens".
Soucieux de préparer tôt son après-carrière, Parker avait d'abord investi dans l'équipe de ses débuts professionnels, le Paris Basket Racing (aujourd'hui Paris-Levallois) en 2004. Mais l'alliance a tourné court faute de résultats probants.
Le lien avec l'Asvel s'est noué en 2006 lors d'une rencontre de gala avec les Spurs à l'Astroballe. Deux ans et demi plus tard, "TP" décide de relever "un beau challenge" en parallèle de sa carrière de basketteur. Et quatre mois après son arrivée, en juin 2009, Villeurbanne se pare d'une 17e couronne de champion, sept ans après la précédente (déjà), avec sur le banc... Vincent Collet, l'actuel entraîneur de Strasbourg !
- L'ami Müller pour bras droit -
Renforcé par l'entregent et les liquidités de Parker, l'Asvel nourrit de grandes ambitions. Le budget gonfle, le recrutement s'avère alléchant mais les résultats seront décevants. L'Asvel vit ensuite une véritable traversée du désert, à peine égayée par un succès lors de la Semaine des As 2010.
Parker ne quitte pas pour autant le navire. Il y joue même durant deux mois en 2011 lors du "lock-out" (grève patronale) en NBA.
Les choses s'accélèrent lorsqu'il s'empare du gouvernail. Un vaste chantier l'attend: remettre l'équipe - qui vient de subir une élimination en quarts de finale - en haut de l'affiche, redynamiser le projet de salle de 10.000 places - un serpent de mer - et lancer son académie. Pour mener à bien les projets à distance, il choisit un bras droit: son ami Gaëtan Müller, champion d'Europe juniors avec lui à Zadar (Croatie) en 2000, nommé président délégué.
Sans doute un peu échaudé par les précédents échecs, Parker prône la patience. "Il faut y aller étape par étape. Nous n'allons pas tout révolutionner", dit-il lors de sa prise de pouvoir fin juin 2014.
- Discours musclé -
Les responsabilités accrues du meneur des Bleus ravivent l'appétit de conquête de Villeurbanne. En deux saisons, les nouveaux sponsors et partenaires se multiplient au portillon.
Mais la greffe au niveau sportif ne prend pas immédiatement. L'Asvel échoue à se qualifier pour l'Euroligue, la compétition reine du vieux continent, puis stagne en ProA. Ce qui contraint Parker à limoger, en novembre 2014, Pierre Vincent, son coach en équipe de France juniors qu'il avait pourtant attiré dans le Rhône en 2011.
Un rapprochement est alors tenté avec Sergio Scariolo, le sélectionneur italien de l'Espagne. Sans succès. Le Franco-Canadien J.D. Jackson sera finalement l'homme de la situation.
Sous la houlette de l'ex-coach du Mans, l'Asvel remonte la pente. Et malgré une nouvelle déconvenue en quart de finale des play-offs l'an passé, les jalons sont posés. Un collectif soudé se forme enfin autour des Américains David Lighty et Trenton Meacham, champions de France avec Nanterre en 2013 (déjà face à Collet et la SIG), et du globe-trotter australien David Andersen.
Les apports de Charles Kahudi, partenaire de Parker en Bleu, l'été dernier, ou encore du shooteur Casper Ware, se révéleront cruciaux dans la reconquête de la ProA, au cours d'une saison faite de hauts et de bas. Il aura même fallu un discours musclé du "talisman" Parker avant le troisième épisode contre Strasbourg, pour relancer pour de bon la machine villeurbannaise.