Happy Birthday : |
Strasbourg, meurtri par ses deux précédents échecs en finale de ProA, tentera de prendre sa revanche, à partir de vendredi, face à Limoges, le champion de France sortant, en passe de conserver son titre pour la première fois depuis 1994.
Les amateurs de basket pouvaient difficilement rêver plus belle affiche que cette réédition du sommet de l'an passé.
D'un côté: le rouleau-compresseur strasbourgeois, vainqueur de la Leaders Cup, de la Coupe de France et premier à l'issue de la phase régulière avec un bilan de 30 victoires pour 4 défaites.
De l'autre: le mythique club de Limoges, dix fois couronné roi de France, qui a retrouvé un niveau convaincant en play-offs après des turbulences sur le terrain et un récent conflit opposant en coulisses sa section professionnelle à sa section amateur qui réclame une hausse de subvention.
Il y a un an, le CSP terrassait la Sig (3-0) pour retrouver pour la première fois les cimes de la ProA depuis son fameux triplé en 2000 (Championnat, Coupe de France, Coupe Korac). Mais l'icône du basket français, seul club à avoir remporté la C1 (1993), n'a encore rien gagné cette saison.
Toutes les compétitions (Match des champions, Coupe de France, Leaders Cup, Euroligue, Eurocoupe) se sont terminées en désillusions pour l'équipe limougeaude qui a touché le fond, début avril, en s'inclinant sur le parquet du Portel (ProB) en demi-finale de la coupe nationale.
- Collet vise un troisième titre -
Cette humiliation, doublée d'une période de crise en Championnat entre janvier et avril (6 défaites en 9 matches) avait coûté sa place à l'entraîneur Jean-Marc Dupraz. L'arrivée de Philippe Hervé, ancien coach d'Orléans, a redonné de l'allant à l'effectif pléthorique du CSP qui a terminé cette saison régulière mitigée à la troisième place derrière Nanterre et le leader Strasbourg.
Emmené par Adrien Moerman, MVP (meilleur joueur) de la ProA et le meneur américano-ukrainien Eugene "Pooh" Jeter, le CSP a montré un tout autre visage en play-offs en rendant une copie parfaite contre le Havre (2-0) en quarts de finale puis Nancy (3-0), en demies.
Strasbourg a fait un peu moins bien. Passé tout près du précipice contre Chalon-sur-Saône (2-1), les Alsaciens ont retrouvé leur adresse et leurs vertus collectives pour surclasser le Mans (3-0) en demies. La Sig, qui n'avait rien gagné d'autre que le Championnat en 2005 avant de conjurer le mauvais sort cette saison, rêve désormais d'un triplé comme l'avait fait Chalon en 2012.
Cela récompenserait le travail remarquable entrepris depuis 2011 par le sélectionneur national Vincent Collet, champion d'Europe en 2013 et médaillé de bronze à la Coupe du monde 2014 avec les Bleus, susceptible de décrocher son troisième titre de champion, après ceux obtenus en 2006 avec Le Mans et 2009 avec Villeurbanne.
- Expérience -
Avec la montée en puissance du meneur Antoine Diot, qui réalise la meilleure saison de sa carrière, l'efficacité de l'intérieur Ali Traoré ainsi que les progrès du jeune Axel Toupane (22 ans), la formation strasbourgeoise est mieux armée que l'an passé.
"L?équipe a acquis beaucoup d?expéri:ence cette année pour savoir ce qu'il faut faire lorsqu'il s'agit d'appréhender des matches décisifs", souligne le meneur américain Louis Campbell, doyen de l'équipe (36 ans) dont l'impact avait été essentiel en finale de la Coupe de France contre le Portel.
Pour sa troisième finale d'affilée, la Sig disposera encore de l'avantage du terrain qui pourrait s'avérer décisif lors de ce duel au meilleur des cinq manches à condition de ne pas rééditer les mêmes erreurs qu'en 2013 (contre Nanterre) et 2014.
Limoges, qui bénéficie sans doute de l'effectif le plus étoffé de l'élite avec, outre Moerman et Jeter, les internationaux français Mickaël Gelabale, Nobel Boungou Colo et Leo Westermann, sera à l'affût du moindre moment de faiblesse. Avec l'espoir de conquérir un deuxième titre national consécutif, comme en 1994, et de sauver sa saison.