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© AFP/PHILIPPE HUGUEN
La ProA souffre d'un manque d'attractivité qu'elle tentera de compenser en faisant éclore de nouveaux talents cette saison
Soumise à des changements incessants de diffusion télé, en pénurie de stars et loin du gratin européen, la ProA souffre d'un manque d'attractivité qu'elle tentera de compenser en faisant éclore de nouveaux talents à l'heure d'entamer une nouvelle saison vendredi.
. Villeurbanne, nouvelle locomotive de la ProA?
Depuis onze ans, l'élite du basket français peine à se trouver un club-phare, capable d'imposer sa supériorité sur le Championnat, de briller en Coupe d'Europe et de créer un engouement hexagonal autour de lui. Limoges est la seule équipe à avoir conservé son titre durant cette période (2014, 2015) mais n'a pas réussi à se qualifier pour les play-offs la saison dernière. Strasbourg a été régulier sans toutefois réussir à remporter l'une des quatre dernières finales. Le champion sortant Villeurbanne, présidé par Tony Parker et qui nourrit de grandes ambitions, peut-il endosser le costume de patron? L'avenir le dira.
. Loin du gratin européen
Fait rarissime: la France n'aura aucune équipe cette saison ni en Euroligue (C1), ni en Eurocoupe (C2), les deux compétitions majeures du continent. La Fédération internationale (Fiba), en guerre avec la société Euroleague, a créé une nouvelle compétition continentale - la Fiba Champions League - où joueront les quatre meilleurs clubs français de la saison écoulée: Villeurbanne, Strasbourg, Monaco et Le Mans. Mais pour l'instant, cette compétition ressemble plus à un tour préliminaire de Ligue des champions de football, les meilleurs clubs continentaux étant restés dans le giron de l'Euroligue. Et les matches de la Fiba Champions League n'ont pour l'instant pas trouvé de diffuseur en France. "Cette situation est regrettable pour la ProA", souligne le meneur villeurbannais Trenton Meacham. "J'aurais aimé que l'on garde l'Euroligue, le deuxième meilleur Championnat au monde après la NBA. C'est ce qui motive le plus d'affronter les grosses armadas européennes", regrette le Monégasque Yakuba Ouattara. "Cela risque d'être un frein pour attirer certains joueurs, ajoute-t-il. Ce sera à nous et aux clubs de montrer que la ProA reste attractive."
. Trois changements de chaîne en trois ans
Après Canal + en 2014-2015, Ma Chaine Sport et l'Equipe 21 en 2015-2016, l'élite du basket français passe encore sur d'autres chaînes. Détenteur des droits depuis la rupture avec Canal +, le groupe SFR diffusera désormais l'élite du basket français sur SFR Sport 2, l'une des chaînes de son nouveau bouquet sportif et a trouvé un accord avec Numéro 23 pour retransmettre une douzaine de matches de saison régulière en clair. "Nous voulons donner une nouvelle ampleur à la médiatisation du basket français", assure François Pesenti, le directeur général de SFR Sport, qui diffusera aussi la Ligue féminine de basket et des matches de l'équipe de France féminine. Le hic, c'est que pour l'instant, seuls les clients SFR-Numéricable et certains abonnés à une offre mobile du groupe pourront voir l'intégralité des rencontres. "Nous sommes toujours en discussion avec les autres fournisseurs d'accès pour que les autres abonnés puissent regarder la ProA", précise François Pesenti.
. Un rôle de tremplin
Alors que quasiment tous les Bleus évoluent en NBA ou dans les grosses cylindrés européennes, la ProA a perdu l'un de ses meilleurs éléments, l'ex-meneur de Strasbourg Rodrigue Beaubois, parti en Espagne. Comme chaque saison, la ProA servira surtout de tremplin pour des Américains méconnus et tentera de faire progresser des jeunes français en devenir comme l'arrière Isaïa Cordinier (Antibes, 19 ans), fils d'un ancien handballeur international (Stéphane Cordinier) ou le meneur David Michineau (Hyères-Toulon, 22 ans), tous deux draftés cet été et renvoyés en Europe pour s'aguerrir. "Revenir à Antibes, mon club formateur, c'était le choix idéal", dit Cordinier. "Je voulais avoir des responsabilités. C'est l'occasion", affirme Michineau.