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© AFP/THIERRY ZOCCOLAN
L'ouvreur de Clermont Camille Lopez frappe une pénalité lors du match face au Racing 92 au stade Michelin le 10 septembre 2016
Passionnés par la campagne présidentielle, votants par devoir ou conviction, abstentionnistes par choix ou négligence, les sportifs français reflètent toutes les typologies de citoyens, comme en atteste l'attitude des "empêchés" devant le vote de dimanche.
Ceux qui se moquent de l'élection comme de leur première paire de crampons, sont loin d'être majoritaires. Ou cachent souvent leur désintérêt derrière des prétextes fallacieux.
En déplacement dimanche à Lyon pour la demi-finale de Champions Cup contre le Leinster, l'ouvreur de Clermont Camille Lopez est de ceux-là. "Je me demande si je ne suis pas encore (inscrit) à Perpignan (qu'il a quitté en 2014), se demande-t-il. Ca va être compliqué et j'ai autre chose à penser honnêtement. Si tout le monde fait comme moi, c'est pas super. Mais la priorité ne sera pas là. Moi, je vote ASM!"
Son coéquipier Morgan Parra ne se cherche, lui, même pas d'excuse. Le demi de mêlée auvergnat assume sans gêne aucune n'avoir "rien prévu (pour voter par procuration) parce que ça ne (l)'intéresse pas".
A l'inverse, le centre Rémi Lamerat est très fier de s'être organisé en confiant sa procuration à ses parents qui voteront pour lui dès l'ouverture de leur bureau de Sainte-Foy-la-Grande, en Gironde, avant de faire près de 5 heures de route pour rejoindre Lyon.
-Au second tour, promis-
De Liège, où ils s'apprêtent à disputer la Doyenne des classiques (Liège-Bastogne-Liège) dimanche, les cyclistes français se montrent tout aussi intéressés par le scrutin. "Ils s'y intéressent", estime Marc Madiot, le président de la Ligue nationale présent en Belgique en tant que responsable de l'équipe FDJ. "Bon nombre d'entre eux ont une conscience politique. Le soir, à table, il arrive que ce soit un sujet de conversation. Les opinions sont diverses, de droite à gauche".
Romain Bardet, qui avait avoué à l'AFP avant le début de la campagne, suivre "avec beaucoup de passion et d'intérêt la vie politique française et internationale", a ainsi regardé le grand oral des candidats, jeudi, avec son compagnon de chambre Mikaël Chérel. Comme le double champion de France Arthur Vichot et la plupart des Français présents en Belgique, le 2e du Tour de France 2016 a établi une procuration.
Idem pour Priscilla Gneto, championne d'Europe de judo en -57 kg jeudi et engagée à l'heure du scrutin dans la compétition par équipes dimanche à Varsovie. Voter "est très important, c'est le devoir de tout citoyen (...) surtout dans la période actuelle", confiait la Corse que les parents préviendront immédiatement, à l'annonce des résultats.
-Ma finale d'abord, les résultats après-
A Cluj, en Roumanie, où il dispute les championnats d'Europe de gymnastique, Edgar Boulet vise plutôt le second tour. "Je ne me suis pas vraiment penché sur les programmes des candidats. Je n'ai pas envie de me prononcer sans les avoir étudiés. Je pense que c'est raisonnable", justifie-t-il. "Mais en rentrant, promet-il, j'aurai un peu de temps, ce sera l'occasion de me pencher dessus" et de se faire une opinion avant le 7 mai.
Son coéquipier Zachari Hrimèche, en finale du saut dimanche après-midi, ne voulait sous aucun prétexte manquer sa première élection et a établi une procuration pour sa s?ur. "C'est important pour moi de participer, c'est l'élection présidentielle de notre pays, ça m'intéresse. Dimanche, je penserai en premier lieu à ma finale. Mais une fois que ce sera fini, je regarderai les résultats sur internet", explique le jeune homme de 20 ans.
Chez les footballeurs, l'intérêt est tout aussi variable, souvent suscité ou bridé par l'importance accordée par les clubs à l'événement. A Rennes, qui se déplacera à Saint-Etienne dimanche, on a envoyé à tous les joueurs français du club un lien vers le formulaire de vote par procuration.
Le coach stéphanois Christophe Galtier, lui, libèrera dans la matinée tous les joueurs qui le souhaitent pour aller voter. Mais Lyon, dont l'équipe sera également au vert avant d'affronter Monaco en soirée, n'a rien prévu de tel. A Toulouse, qui accueille Nice, l'entraîneur Pascal Dupraz a calculé qu'avec une rencontre débutant à 15 heures, les joueurs auront largement le temps de rentrer chez eux avant 20h pour remplir leur devoir de citoyens. S'ils le veulent.