Happy Birthday : |
© AFP/Alesksey Nikolskyi
Le président russe Vladimir Poutine (c), à Volgograd, le 23 août 2013
Le président russe Vladimir Poutine a interdit tout rassemblement ou toute manifestation à Sotchi, sur les bords de la mer Noire, pendant les jeux Olympiques d'hiver de 2014, selon un décret publié vendredi.
Les "réunions, manifestations, rassemblements et défilés (...), non liés au déroulement des JO, et prévus pour entre le 7 janvier et le 21 mars dans les zones où les mesures de sécurité seront renforcées, auront lieu à un autre moment", est-il écrit dans ce décret datant du 19 août mais publié vendredi dans le journal officiel Rossiïskaïa Gazeta.
Le texte interdit ainsi de facto tout rassemblement à Sotchi pendant les JO d'hiver, qui auront lieu du 7 au 23 février 2014 et du 7 au 16 mars pour les jeux paralympiques, près des installations olympiques.
Cette annonce a immédiatement provoqué de vives réactions, notamment de militants de la cause homosexuelle qui comptaient organiser des actions de protestation pour dénoncer une loi jugée "antigay", récemment promulguée par M. Poutine.
"Le décret du président sur un moratoire sur la liberté de rassemblement pendant les jeux Olympiques de Sotchi n'est pas constitutionnel", a écrit le militant de la cause homosexuelle Nikolaï Alexeïev sur Twitter.
"Il y a aura quand même une gay pride", a-t-il ajouté.
M. Poutine a promulgué en juin une loi controversée punissant tout acte de "propagande" homosexuelle devant les mineurs, un texte jugé discriminatoire par les défenseurs des droits de l'homme.
Des militants de la cause homosexuelle ont appelé à priver la Russie des jeux Olympiques de 2014 pour protester contre cette loi.
Par ailleurs, le décret présidentiel, publié vendredi, établit des zones spéciales à Sotchi "afin de renforcer la sécurité".
Dans ces zones, les contrôles seront renforcés et même leur accès sera limité.
A un peu moins de six mois de la cérémonie d'ouverture des JO, la Russie est sous le feu des critiques.
Début août, Human Rights Watch (HRW) avait ainsi accusé les autorités russes d'avoir "harcelé nombre de défenseurs des droits de l'homme et de journalistes" qui ont dénoncé des violations de droits au cours des préparatifs des JO de Sotchi, région entre les bords de la mer Noire et les montagnes du Caucase.
Cela concerne le traitement des travailleurs immigrés, "l'impact de la construction d'infrastructures olympiques sur l'environnement et de la santé des habitants", et "les injustes compensations" versées aux personnes contraintes de quitter leur domicile, avait précisé l'ONG de défense des droits de l'homme dans un communiqué.