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Accros aux sensations fortes, les plongeurs de très haut vol jouent de folie pour la deuxième fois aux Mondiaux-2015 de natation de Kazan, avec un titre à la clé et une voie toute tracée vers les jeux Olympiques.
Mercredi, au bord de la rivière Kazanka, qui longe le Kremlin de Kazan, 20 hommes feront de grands sauts dans le vide, à 27 m de hauteur, depuis une structure construite pour l'occasion.
Vingt-sept mètres, c'est l'équivalent d'un immeuble de 8 étages. Une sensation d'excitation unique, qui dure 3 secondes, jusqu'à l'impact avec l'eau.
"Quand je plonge, la sensation est surtout une sensation de vitesse comme au volant d'une voiture. Quand tu sautes, c'est assez lent mais quand tu tombes, c'est vraiment rapide. Et quand tu touches l'eau, c'est comme un réveil", raconte à l'AFP, le maître de la discipline, le Colombien Orlando Duque, premier champion du monde de l'Histoire qui défendra son titre mercredi.
"C'est très bruyant quand tu es dans les airs, et quand tu touches l'eau ça fait un gros bruit comme bang! Après quand tu arrives dans l'eau tout devient très calme. C'est un chouette contraste. Avant de plonger, tu es très excité et un peu inquiet et là au moment où tu te retrouves dans l'eau, tu es juste heureux".
Il sont une dizaine à pratiquer réellement toute l'année ce sport extrême. Le danger est réel: si le corps n'est pas complètement droit à l'entrée dans l'eau, c'est une blessure assurée. Et bien sûr, il vaut mieux éviter d'entrer dans l'eau par la tête, même si c'est faisable. Ce serait du suicide.
Vingt-sept mètres, c'est le maximum envisageable, compte tenu du nombre de plongeons et des figures à réaliser.
- 'C'est l'extase' -
Tous sont très expérimentés, viennent pour la plupart du plongeon à 10 m, et vivent souvent en faisant des shows aquatiques, avec des plongeons à 20 m.
Il s'entraînent durement et rigoureusement toute l'année en ne réalisant que peu de plongeons à 27 m, le corps ne supporterait pas. Ils vivent au quotidien avec la peur.
"La peur doit être là sinon on peut se blesser sérieusement. C'est une faiblesse de ne pas avoir peur. Il faut la contrôler pour dépasser le challenge. Quand tu réalises à quelle hauteur tu es, c'est sensationnel. Et ton système nerveux répond immédiatement!", souligne pour sa part l'Américain David Colturi.
Sur les 30 dernières années, pas plus de 3 accidents graves ont été recensés.
Ces "plongeurs de falaise" ou "junkies de l'adrénaline", comme on les appelle aussi, sont devenus pros dans l'art de maîtriser le risque. Ils recherchent tous continuellement cette sensation d'euphorie qu'ils ont connue la première fois qu'ils ont plongé à 27 m.
"La première fois, tu as le coeur qui remonte... La première sensation est belle. Tu ne la retrouves jamais. C'est l'extase. On essaie de la retrouver alors on fait des choses plus compliquées mais le premier reste le premier", explique le Français Hassan Mouti.
Ces dingos de l'extrême, qui vivent dans un monde si à part, ont rejoint la grande famille du sport il y a 2 ans, depuis l'entrée au programme des championnats du monde.
Et comme tous les sportifs de haut niveau, ils rêvent des jeux Olympiques. L'année prochaine à Rio, ils devraient faire un grand pas avec une exhibition de leur spectaculaire sport-passion.