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Les JO à Paris en 2024 seraient, d'après leurs promoteurs, modestes et raisonnés sur le plan financier avec un budget global estimé à 6 milliards d'euros soit deux fois moins que la facture globale de Londres-2012. Et sans risque de dérapage majeur. Explications.
. UNE CANDIDATURE A 60 MILLI0NS
Etape décisive, la campagne de candidature a un coût. Estimé pour Paris à 60 millions d'euros, il comprend le financement du comité de candidature --probablement créé sous forme de GIP à la rentrée-- qui comptera jusqu'à une cinquantaine de salariés jusqu'à l'été 2017, date de l'élection à Lima, la réalisation du dossier technique et surtout la communication, nationale et internationale, autour du projet. Pour assurer ce dernier point, Paris s'apprête à engager un cabinet de consultants internationaux.
Le budget de la candidature sera, pour le volet public, pris en charge par la Ville de Paris, la Région Ile-de-France et l'Etat. La partie privée sera abondée par des entreprises partenaires ainsi que par le système de financement participatif que le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) va lancer en septembre en appelant les Français à marquer par un don leur soutien à Paris-2024.
. QUAND "LES JEUX FINANCENT LES JEUX"
Une fois les Jeux acquis, le budget de l'événement se décompose en deux parties. Le premier budget appelé budget COJO (Comité d'organisation des jeux Olympiques) est quasiment toujours identique d'une édition sur l'autre. Il oscille entre 3 et 4 milliards de dollars (2,65 à 3,5 milliards d'euros) et peu ou prou toujours à l'équilibre.
Au poste des dépenses, les frais nécessaires à la tenue, durant six semaines, des JO et de leur pendant paralympique: le gîte, le couvert et le transport des athlètes, l'installation et le déplacement des médias et accrédités, l'embauche de personnel, les factures d'énergie ainsi que les installations sportives temporaires, destinées à disparaître après les Jeux.
Pour ces postes, le CIO octroie au Cojo, une enveloppe d'un milliard de dollars (883 M EUR), qui montera à deux milliards (1,76 MdE) à partir des JO-2020 à Tokyo, issus des droits de retransmission télévisée et de son programme marketing.
Ensuite, le Cojo complète la différence par la billetterie et les recettes tirées du programme national de marketing. Dans tous les cas, les sources de financement sont quasi entièrement privées, seuls 3% du budget Cojo destiné à la tenue des jeux Paralympiques étant de l'argent public.
C'est ainsi que "les Jeux financent les Jeux" aime à dire Bernard Lapasset, patron de l'Association Ambition Olympique et probablement de la future candidature.
. LE COUT DES GRANDES INFRASTRUCTURES
Comment, de ce fait, hérite-t-on de factures exponentielles, parfois dévastatrices pour l'économie globale de certains pays?
Si Pékin a construit un troisième aéroport pour 2008, si Londres en a profité pour réhabiliter un quartier entier et moderniser ses transports, si Barcelone se dota d'un front de mer et Sotchi d'un tout-à-l'égout, l'addition finale se trouve fatalement alourdie.
C'est ce dernier budget, hors-Cojo, que l'on retient généralement à l'issue des Jeux. Il inclut les infrastructures sportives destinées à survivre aux Jeux ainsi que tous les aménagements pérennes nécessaires à leur bonne tenue, en général des moyens de transport.
Excepté dans certains cas, comme celui d'Athènes, ce sont des projets structurants qui auraient vu le jour mais pour lesquels les JO ont un effet accélérateur.
En ce qui concerne Paris-2024, le budget hors-Cojo estimé par ses promoteurs à moins de 3 milliards d'euros, comprend la construction d'un village olympique d'environ 17.000 lits (transformé dans un second temps en logements, d'un centre des médias, d'une piscine et des travaux d'accessibilité pour les handicapés dans les transports. Le réseau de transport du Grand Paris ayant été voté et budgété avant la candidature, il n'entre pas dans la colonne des dépenses. Le tout serait financé par 50% d'argent public.
"Le défi est de faire en sorte que ces projets correspondent aux vrais besoins du pays", répète Bernard Lapasset, porteur du projet de candidature parisienne. Et s'inscrive dans un véritable plan de développement à dix ou vingt ans comme à Barcelone ou Londres.