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"Dans ma jeunesse, je rêvais de représenter mon pays aux Jeux", explique le skieur autrichien Matthias Lanzinger. Un rêve brisé par une terrible chute en 2008, mais qu'il va finalement réaliser à l'occasion des jeux Paralympiques de Sotchi.
"D'une seconde à l'autre, ma vie a complètement changé!", résume-t-il à l'AFP, en se remémorant ce super-G à Kvitfjell (Norvège), en mars 2008.
Avec un podium à son actif, Lanzinger pouvait prétendre à un billet pour les jeux Olympiques de Vancouver en 2010, un sommet dans une carrière de sportif de la "république du ski". Mais à cause d'une mauvaise réception d'un saut sur la piste norvégienne, sa carrière chez les valides va s'arrêter brutalement à 27 ans.
Blessé à la jambe gauche dans sa chute - double fracture tibia-péroné -, il est d'abord transporté à bord d'un hélicoptère non médicalisé vers l'hôpital de Kvitfjell, puis vers Oslo. Deux jours après son accident, ses médecins n'ont d'autre choix que de l'amputer sous le genou en raison de complications vasculaires.
"Ma carrière sportive était terminée, mais toute ma vie ne tournait pas uniquement autour du sport. Je savais que je pouvais faire d'autres choses en dehors", se souvient ce grand brun qui marche désormais avec une prothèse.
Hors de question pour lui de se relancer immédiatement dans le sport de haut niveau en handisport. Les Paralympiques de Vancouver en 2010 ? Ca ne lui a même pas frôlé l'esprit. "Je voulais prendre un peu de recul par rapport au sport", explique le Salzbourgeois.
"Lanzi" commence alors des études d'économie des entreprises, écrit dans un quotidien autrichien et travaille dans le marketing pour un fabricant français de skis.
- Une saison d'apprentissage -
La question d'un retour au sport de haut niveau a commencé à le travailler une fois ses études terminées et bien installé dans son travail. L'objectif était tout trouvé: Sotchi-2014.
"Je me suis décidé en 2011", raconte-t-il. Participer à des Coupes du monde de ski alpin et porter les couleurs de l'Autriche ont toujours été ses principales motivations dans sa jeunesse. Il n'était donc question que de continuité.
"Par le biais des Paralympiques, je voulais exaucer ce souhait et skier pour des médailles." Mais sa deuxième carrière nécessitait une phase d'adaptation. "J'ai dû ré-apprendre depuis le début les phases de glisse, parce qu'avec une prothèse, je ne pouvais pas prendre les mêmes courbes".
Au final, la première saison lui permet d'apprivoiser son matériel et sa prothèse. La deuxième apporte les premiers podiums et les victoires. En 2013, il s'offre un titre de champion du monde et deux autres médailles mondiales (argent et bronze).
"Quand Matthias essaie quelque chose, il le fait à 100%. Il sait skier et donc ce n'était pas tellement surprenant de le voir si vite aux avant-postes", confie à l'AFP Georg Streitberger, skieur autrichien de haut niveau, mais surtout ami d'enfance de Matthias.
L'arrivée de Lanzinger dans le groupe handisport de la fédération autrichienne de ski (ÖSV) s'est fait sans accroc, l'entraîneur en chef Manuel Hujara y voyant un "enrichissement pour tous, grâce à son savoir-faire et à l'intérêt médiatique".
A Sotchi, il sera au départ dans toutes les disciplines du ski alpin avec de réelles chances surtout en slalom géant, super-G et descente. "Pour l'or, ça va être très dur, je pense qu'il y a d'autres skieurs parmi les favoris", relève-t-il.
Lanzinger bénéficie en tout cas des conseils de Georg Streitberger, qui a participé à la descente et au super-G des JO-2014: "On s'est parlé et on a aussi parlé de la piste", a confié son ami, qui lui a promis de suivre les Paralympiques à la télé.