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La délégation française défile lors de la cérémonie d'ouverture des jeux Paralympiques de Londres, au stade Olympique, le 29 août 2012.
Seizième des jeux Paralympiques avec seulement huit médailles d'or, l'équipe de France échoue à entrer dans le top 10 des nations, une déception qui doit pousser le handisport français à une plus grande professionnalisation, selon ses responsables.
La France termine très loin de son objectif qui était de 16 titres, derrière les géants du handisport (Chine, Russie, Grande-Bretagne, Australie, Etats-Unis...) mais aussi des nations comme la Tunisie, la Corée du Sud, l'Iran ou Cuba.
L'équipe de France, qui a engrangé au total 45 médailles, "est amère face à ce classement", dit sans ambages le communiqué de presse du camp français diffusé dimanche.
"On va pas se chercher d'excuses", commente Gérard Masson, président de la Fédération française de handisport et du Comité paralympique et sportif français (CPSF) auprès de l'AFP, tout en notant que la France a eu "beaucoup de médailles d'argent" (19).
L'équipe peut se consoler avec l'athlétisme, qui a rapporté 13 médailles dont quatre titres, notamment grâce au doublé 200/400 m d'Assia El Hannouni.
A l'inverse, le bilan du judo, est "catastrophique", tranche l'entraîneur Olivier Duplan, qui pensait avant les Jeux "inimaginable" de revenir sans médaille. "Le groupe est vieillissant", analyse-t-il.
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L'athlète Assia El Hannouni court avec le drapeau français après son titre sur 400 m (T12) aux jeux Paralympiques de Londres, le 4 septembre 2012.
Le handisport français se retrouve aujourd'hui "dans une contradiction", note Gérard Masson: à la fois déçu de ses performances mais heureux d'avoir participé à des Jeux réussis. "Je n'avais jamais assisté à des Jeux aussi réussis", affirme le responsable, citant à la fois dans l'organisation, l'accueil ou encore la foule nombreuse qui s'est pressée dans les allées du parc olympique depuis le 29 août.
"Y a du boulot"
Mais l'écrasante domination de la Chine (231 médailles dont 95 d'or), la confirmation du haut niveau de l'Ukraine (32 médailles d'or) ou l'émergence de pays comme le Brésil (qui prépare les jeux de 2016), vont "poser plein de questions, notamment sur la préparation des athlètes. Y a du boulot", juge Yves Foucault, président de la Fédération française de sport adapté (FFSA, pour les déficients intellectuels) et vice-président du CPSF.
"Il faut qu'on se professionnalise encore plus. Nos entraîneurs sont bénévoles. On ne peut pas continuer comme ça", poursuit le responsable, espérant que "des mécènes et des sponsors se manifestent".
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Les spectateurs assisent nombreux aux épreuves d'athlétisme des jeux Paralympiques de Londres, dans le stade olympique, le 31 août 2012.
Même son de cloche pour Gérard Masson, qui note aussi "le professionnalisme" d'équipes comme la Russie (2ème avec 35 titres) ou la Grande-Bretagne (3ème avec 34 médailles d'or), pays "qui ont toujours eu le désir de faire faire du sport (de haut niveau) à tous, handicapés ou non".
En France, on a toujours privilégié le handisport "loisirs", "on ne cible pas que les médailles" en compétition internationale, explique M. Masson, en plaidant lui aussi pour davantage de professionnalisation.
La Fédération française handisport compte en effet 27.000 licenciés pour seulement 250 athlètes de haut niveau.
Mais pas question non plus de tout miser sur le haut niveau, nuance-t-il, précisant que de toute façon, la France ne pourra jamais rivaliser avec les plus grands pays. Selon lui, il est nécessaire de continuer à consacrer une bonne part des moyens au sport "loisirs" pour attirer le plus grand nombre de personnes handicapées.
A court terme, il reste néanmoins prudent. Malgré le succès des jeux, M.Masson "doute que le compteur (de jeunes se lançant dans le handisport) s'emballe", appelant les parents, souvent inquiets, à "lâcher leurs enfants" vers le handisport.