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© AFP/Stephane de Sakutin
Oscar Pistorius quitte le tribunal, le 15 février 2013 à Pretoria, en Afrique du Sud
L'affaire Pistorius continue de bouleverser l'Afrique du Sud, à la veille des funérailles de sa victime Reeva Steenkamp mardi, jour où le champion d'athlétisme comparaîtra devant la justice pour entendre le détail des éléments d'enquête retenus pour l'accuser d'un "meurtre" qu'il nie.
"A 11h00 (09h00 GMT), une cérémonie d'une heure environ avec famille et amis aura lieu à Port Elizabeth dans un crématorium qui peut contenir 100 à 120 personnes assises", a indiqué à l'AFP Mike Steenkamp, l'oncle de la top-modèle de 29 ans, tuée de quatre balles de 9 mm au domicile de Pistorius le jour de la Saint-Valentin.
"Le psaume 23 (L'Eternel est mon berger, ndlr) favori de Reeva sera lu", a-t-il précisé, ajoutant: "Le message le plus important est le combat contre les violences faites aux femmes dans lequel Reeva était passionnément engagée et pour lequel je crois qu'on n'en fait pas assez".
Des messages de condoléances ont afflué du monde entier selon son oncle, de nombreuses fleurs été déposées devant le domicile de la famille de ses parents et des habitants de Port Elizabeth ont même proposé d'héberger des proches.
© AFP/Lucky Nxumalo
Reeva Steenkamp, le 4 novembre 2012 à Johannesburg
"Je crois fortement dans notre système judiciaire", a ajouté M. Steenkamp, pas ému outre mesure que la famille Pistorius se soit adjoint les services d'un as des relations publiques Stuart Higgins à Londres, où l'affaire passionne les médias.
"Ils n'ont pas vu venir ce qui est arrivé, pas plus que nous, et un père et une mère restent un père et une mère pour toujours, et on ne peut pas leur retirer ça".
Oscar Pistorius, 26 ans, handicapé de naissance, a été l'une des stars des JO de Londres en 2012, prenant le départ avec les valides du 400 mètres et du 4x400 mètres.
En détention dans un commissariat de Pretoria, le champion handisport sud-africain avait obtenu quelques jours vendredi pour préparer sa défense et tenter d'obtenir une libération sous caution.
L'audience doit reprendre mardi au tribunal d'instance de Pretoria qui l'a déjà inculpé de meurtre.
Pièces à conviction, rapport d'autopsie: l'audience de mardi pourrait tourner au grand déballage, avec dans le rôle clé le procureur qui lira le contenu du dossier à charge.
"Une icône est tombée"
© AFP/
Le domicile d'Oscar Pistorius à Pretoria, le 14 février 2013
Du simple accident, évoqué quelques heures après le drame le jour de la Saint-Valentin --Pistorius aurait confondu sa victime avec un cambrioleur-- au meurtre sauvage à coup de batte de cricket, plusieurs thèses ont été avancées dans la presse.
Aucune n'a reçu de confirmation officielle.
Le parquet aurait, selon la presse, un dossier "solide comme un roc" pour étayer même le "meurtre avec préméditation", passible de la perpétuité.
"L'autopsie est finie, je n'ai pas le rapport mais vous entendrez son contenu demain (mardi) au tribunal", a précisé à l'AFP une porte-parole de la police Katlego Mogale.
Des détails scabreux ont émergé au cours du week-end: l'existence d'une batte de cricket ensanglantée, la possible prise de stéroïdes anabolisants ou l'hypothèse d'un rival ayant déclenché une crise de jalousie, sans qu'aucune de ces allégations soit confirmée.
Sa famille, ses proches et amis, refusent toujours de croire à sa culpabilité.
"J'espère seulement qu'il y aura des circonstances atténuantes. J'espère que c'est un accident, et pas un meurtre de sang froid. Mais ce ne sera jamais plus comme avant. Une icône est tombée", a commenté l'ancien principal de son lycée privé, Bill Schroder, dans une interview lundi.
"On se demande quel rôle a joué l'incroyable pression à laquelle Oscar était tout le temps soumis", a-t-il déploré.
Oscar, repéré depuis les JO paralympiques d'Athènes en 2004 quand il avait 17 ans et tête d'affiche de plusieurs campagnes publicitaires, de Nike à British Telecom, devait prendre le départ de cinq épreuves d'ici fin mai, que son agent a toutes annulées.
Beau, charismatique, il menait une vie sociale active à Johannesburg, mais les témoignages s'accumulent ces derniers jours le dépeignant sous les traits d'un dangereux caractériel à la gâchette facile et machiste.
Selon la presse, un restaurant de Johannesburg porte encore la trace d'un impact de balle tirée inopinément par Pistorius alors qu'il a cru bon à table d'essayer le pistolet d'un ami, un incident passé sous silence, comme d'autres auparavant.