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Fini la diplomatie! Michel a publiquement critiqué la "mentalité" de certains joueurs qui "choisissent leurs matches", préférant se faire porter pâle contre le modeste Slovan Liberec, jeudi, pour mieux revenir contre le PSG, dimanche.
Son habituel sourire s'est figé. Il n'a pas donné de noms, mais ils figureront vraisemblablement dans la liste des absents jeudi pour la 2e journée d'Europa League, devant la maigre dizaine de milliers de spectateurs attendus au stade Vélodrome.
Après un mois et demi de communication plutôt joviale, l'entraîneur de l'OM a sorti la sulfateuse contre "une poignée" de ses hommes.
"Certains joueurs qui prennent soin d'eux choisissent leurs matches pour ne pas trop se fatiguer", a dit Michel. Ceux-là "m'ont dit qu'ils étaient fatigués et proches de la blessure, même si je m'étonne, je dois m'habituer", a ajouté le technicien espagnol.
"Quand il y a un gros match, type Ligue des champions ou celui de dimanche contre Paris, visiblement c'est une habitude, pas seulement ici à Marseille, pas seulement cette saison", a-t-il précisé, évoquant plus loin "le football français".
- 'Une coutume' -
L'ex-star de l'équipe d'Espagne et du Real Madrid "découvre la mentalité française, avec des joueurs qui choisissent leurs matches. Ma mentalité à moi, joueur, était de jouer tous les matches, ici ce n'est pas le cas. C'est une coutume", a-t-il ironisé.
Lors de ses précédentes expériences sur le banc, à Getafe, au Séville FC, ou à l'Olympiakos Le Pirée, le successeur de Marcelo Bielsa, arrivé pour la 3e journée de Ligue 1, assure n'avoir jamais vu ça.
Le temps est décidément couvert sur l'OM, déjà en difficulté sportivement, à 12 points du PSG à trois jours du "Classico", et en train d'amorcer la révolution de ses relations avec supporters. Le club envisage de reprendre directement la gestion des abonnements des deux virages du stade Vélodrome, rompant avec une autre coutume, vieille de 25 ans, ce qui risque d'entraîner des frottements.
Les incidents du match OM-Lyon, dix jours plus tôt, avait également valu au club des critiques des mondes politique et sportif, à cause de jets de bouteilles et de l'échafaud dressé pour une mannequin à l'effigie de Mathieu Valbuena, ex-joueur passé à l'OL.
En agissant ainsi, Michel a musclé son discours. Jusqu'alors, il avait toujours défendu son groupe dans les conférences de presse avant comme après les matches. Il excusait ses jeunes joueurs, les incitant à prendre confiance en leur potentiel, comme Bouna Sarr ou Franck Zambo Anguissa.
- 'Des fois l'entraîneur a l'air fou' -
Il avait égratigné l'international Rémy Cabella, mais pour l'exhorter à améliorer son "rendement", sans mettre en cause ses qualités intrinsèques. Enfin Michel "ne (se) lasse pas" de couvrir d'éloges Lassana Diarra.
Avec cette sortie, l'entraîneur marseillais explique aussi ses choix, justifiant en partie les mauvais résultats de l'équipe, qui n'a pris que deux points sur ses trois derniers matches. Elle reste sur une défaite à domicile embarrassante contre le promu Angers (2-1), dans un match joué à un train "de sénateurs", selon son gardien et capitaine, Steve Mandanda.
Face à ses forfaits de convenance, "je dois m'adapter et je ne peux pas choisir la composition que je voulais. Je suis l'entraîneur, mais je ne peux pas tout expliquer", a ajouté l'Espagnol.
Michel "essaie de choisir la composition dont nous avons besoin, mais si des joueurs me disent qu'ils sont touchés, ou fatigués, et qu'ils préfèreraient se reposer... Des fois l'entraîneur a l'air fou lorsqu?il propose une équipe que vous (les journalistes, ndlr) n'attendiez pas, mais moi j'ai toutes les informations, les joueurs aussi, et nous faisons avec".
Après avoir pointé du doigt les réfractaires, envisage-t-il de les sanctionner? Il a répondu de manière sibylline à cette "bonne question, c'est pour cela que je dis que je dois m'habituer à la mentalité, avancer avec précaution. Mais rappelez-vous d'une chose: c'est toujours la faute de l'entraîneur, sauf quand on gagne!"