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Les bouillants supporteurs de l'Olympique de Marseille restent inhabituellement sonnés par leur gros chagrin d'amour avec Marcelo Bielsa. Et certains commencent à se retourner contre un entraîneur qu'ils avaient idolâtré.
"Nous sommes habitués à prendre des coups avec cette direction de +branquignols+, c'est pour ça qu'il n'y a pas beaucoup de réactions", explique mardi à l'AFP le leader des Dodger's, Christian Cataldo.
La démission totalement inattendue de Marcelo Bielsa, samedi, a laissé sans voix et sans banderoles les nombreux groupes de supporteurs de l'OM alors que par le passé, il est arrivé que les murs du centre d'entraînement de la Commanderie soient tagués d'insultes contre les dirigeants, ou que des supporteurs viennent en nombre mettre la pression sur le club.
"Ce sont les touristes qui vont à la Commanderie, balaie Cataldo. Nous, on s'exprime surtout au stade."
"Ce n'est pas notre manière de fonctionner", appuie une porte-parole du Commando Ultras 84, Christine Valette.
Twitter et les forums sur internet consacrés à l'OM sont saturés de commentaires enflammés et d'insultes, mais difficile de savoir qui se cache sous les pseudonymes des réseaux sociaux. "Pas forcément des supporteurs", estime d'ailleurs la représentante du CU84, le plus ancien groupe ultra du Vélodrome.
- Réponse au stade -
Mardi, pour la reprise de l'entraînement, à huis clos, seule une cinquantaine de fans sans animosité se trouvaient devant l'entrée du centre Robert Louis-Dreyfus. Depuis le départ fracassant d"El Loco", dès la 1re journée de Ligue 1, après une défaite contre Caen (1-0), la situation est calme.
Les groupes de supporteurs préparent leur réponse au stade, "dimanche à Reims, et plus sûrement encore au match suivant à la maison contre Troyes", précise Valette.
"On a déjà des idées mais on laisse digérer, glisse-t-elle. Mercredi on a notre réunion hebdomadaire dans notre local, on choisira la teneur de notre message."
Même étonnant fatalisme chez les South Winners. "On ne communique pas pour l'instant, on consulte, on est en phase d'analyse", explique Mathieu Franceschi, un des porte-parole du groupe.
La direction du club, cible habituelle, en prendra pour son grade, mais San Marcelo pourrait bien être martyrisé.
Depuis samedi soir, "notre première réaction a été l'incrédulité, la stupéfaction, puis le dégoût et enfin la haine envers Bielsa", lâche Cataldo.
- 'Dirigé par des amateurs' -
"Pour moi c'est un gros tas de m...", s'emporte le chef des Dodger's, reprochant à l'idole du stade Vélodrome de n'avoir "respecté ni les joueurs ni les supporters".
René Malleville, célébrité locale, chroniqueur du site lephocéen.fr, a poussé une de ses colères pleine de gouaille provençale et de gros mots, que les internautes se repassent avec gourmandise. "Tu piétines mon honneur! Tu piétines l'honneur des Marseillais", crie-t-il des trémolos dans la voix à l'adresse de Bielsa, retourné en Argentine.
Cataldo estime également que le club est "dirigé par des amateurs", et reproche au président Vincent Labrune de ne s'être pas rendu en personne à la fameuse réunion de mercredi, celle qui a déclenché le départ de Bielsa trois jours plus tard.
Quant à la propriétaire du club, Margarita Louis-Dreyfus, "pour elle l'OM c'est un boulet, elle ne veut pas mettre un franc (sic), malgré sa fortune", avance le responsable des Dodger's.
Après le "Bielsagate", Valette estime qu'"il y a des responsabilités des deux côtés, il faut être deux pour un clash". Mais "le sentiment de trahison après le match était bien là, c'est certain", ajoute-t-elle.
A titre personnel, Franceschi, des South Winners, précise qu'il est "quelqu'un qui ne dira pas du mal de Bielsa".
Mais les ultras sont unanimes sur un sujet: "C'est l'OM qui compte".
"Notre club n'a pas de tête, ou une tête sans cerveau, juge Cataldo, mais il a un c?ur qui bat, on sera derrière nos joueurs."