Happy Birthday : |
La France a vécu une sale journée mercredi à Kazan (Russie), en ne réussissant pas à placer un sprinteur en finale du prestigieux 100 m libre messieurs pour la première fois depuis huit ans, lors des Mondiaux-2015 de natation.
Et depuis quatre jours que la compétition a commencé, aucune Française ne s'est encore hissée en finale d'une course.
"Ca fait +chier+", a dit l'entraîneur en chef de l'équipe de France, Romain Barnier.
Effectivement, la France, sacrée championne du monde sur 4x100 m libre dimanche, a échoué à qualifier ses deux sprinteurs sur l'épreuve en individuel, Fabien Gilot et Jérémy Stravius.
Depuis la non qualification d'Alain Bernard aux Mondiaux en 2007, les Bleus avaient toujours pris part à la finale sur 100 m, avec souvent des médailles à la clé. Il y a eu l'argent (Bernard) et le bronze (Frédérick Bousquet) en 2009 et le bronze en 2011 (William Meynard).
En demi-finales, Gilot, 31 ans, a signé le 11e temps (48.56) et Stravius, 27 ans, le 13e chrono (48:65). Tous les deux avaient fait partie avec brio du relais 4x100 m libre victorieux dimanche.
"C'est une opportunité manquée pour les deux athlètes, c'était assez ouvert pour rentrer en finale. Pour eux c'était une sorte de finale. On a encore des leçons à tirer de ce qu'ils sont capables de mettre en oeuvre sur un relais pour s'en servir et être plus fort l'an prochain", a expliqué Barnier, pour qui les deux Français n'ont pas de marge par rapport à leur meilleur niveau pour entrer en finale.
- 'Pas inquiétant' -
Le meilleur temps des demies a été signé par l'Australien Cameron McEvoy, le seul à être descendu sous les 48 secondes pour signer la meilleure mondiale performance de l'année (47.94).
"Les Français qui ont gagné (dans le passé) avaient de la marge sur leur meilleur niveau. Il y a des exceptions de temps en temps, mais la règle est là", a poursuivi Barnier.
Gilot, capitaine inspirant du relais, était bien déçu.
"C?est dommage. Moi j?ai vécu les deux dernières finales des Championnats du monde en individuel, je suis déçu, vraiment déçu de ne pas y être. Je suis déçu de ne pas voir un drapeau bleu blanc rouge", a-t-il regretté, relevant cependant qu'il n'y avait "rien d?inquiétant pour le sprint français".
Les filles, même si certaines ont réussi à battre leur meilleur temps, n'ont pas passé le cap des séries.
Béryl Gastaldello a battu le record de France en séries sur 50 m dos (28.02). Mais elle s'est fait sortir en demi-finales en nageant moins vite (13e, 28.30).
"Maintenant, il faudra être là le matin et l'après-midi dans les jours qui arrivent", a prévenu Barnier.
- Ledecky encore -
Mercredi s'est jouée la plus belle finale vécue depuis quatre jours à Kazan. Le 200 m libre féminin a été d'une densité et d'une intensité incroyables.
C'est la jeune Américaine Katie Ledecky, qui a décroché la médaille d'or, sa troisième en Russie après le 400 m et le 1500 m libre.
La nageuse, âgée de 18 ans, qui a battu deux records du monde à Kazan, sur 1500 m libre, s'est imposée en 1 min 55 sec 16, devant l'Italienne Federica Pellegrini, championne du monde de la distance en 2009 et 2011 (1:55.32), et l'Américaine Missy Franklin, championne du monde en 2013 (1:55.49).
Ledecky, qui survole de façon incroyable la compétition à la façon d'un Michael Phelps, est toute proche d'un quadruplé inédit dans l'histoire de la natation, messieurs et dames confondus: remporter dans un même Championnat du monde les 200 m, 400 m, 800 m et 1500 m libre.
L'exploit sera accompli si elle remporte le 800 m libre, samedi.
Le Chinois Sun Yang poursuivait initialement le même objectif de quadruplé que Ledecky. Mais il avait échoué mardi en ne prenant que la deuxième place du 200 m libre.
Il s'est racheté mercredi sur 800 m libre, pour obtenir sa deuxième médaille d'or de la semaine après celle du 400 m libre glanée dimanche. Il lui reste le 1500 m pour un triplé.