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© AFP/PATRICK HERTZOG
Mehdy Metella (c) vainqueur du 100 m nage libre des Championnats de France devant Jérémy Stravius (g) et Clément Mignon, le 26 mai 2017 à Schiltigheim
Mehdy Metella a été le seul à se qualifier sur 100m nage libre pour les Mondiaux-2017 à Budapest, où le relais 4x100m messieurs, double tenant du titre, sera absent pour la première fois depuis douze ans, illustration de la chute libre que connaît la natation française.
Au départ du 100m nage libre, lors des Championnats de France vendredi à Schiltigheim, ils étaient trois - Metella, Jérémy Stravius et Clément Mignon - à prétendre aux deux billets disponibles à condition de nager au minimum en 48 sec 58. Un aller-retour plus tard, seul Metella l'a réalisé en s'imposant en 48 sec 23.
Stravius (48.68) et Mignon (49.09, moins rapide qu'en séries matinales) n'ont eux pas passé le cut.
Ces résultats peuvent trouver des explications: la préparation du premier a été retardée par une fracture au poignet fin 2016, quand le second a fait le pari, inhabituel pour un sprinter, de longs stages en altitude, à Font-Romeu, puis en Sierra Nevada (Espagne).
Quoi qu'il en soit, ils privent la France d'un relais 4x100m nage libre messieurs à Budapest (3 min 15 sec 76 en temps cumulé contre 3 min 15 sec 19 exigé). Une situation inédite depuis 2005. Les Bleus, encore vice-champions olympiques l'été dernier à Rio, sont même montés sur l'intégralité des podiums internationaux en grand bassin depuis 2007: or aux JO-2012 et aux Mondiaux-2013 et 2015, argent en 2011, bronze en 2007 et 2009. Vertigineux. Et significatif puisque ce relais constituait le fer de lance de la natation tricolore depuis une dizaine d'années.
"On ne va pas emmener un relais qui n'est pas compétitif. Ce serait la pire des choses", a affirmé le directeur technique national par intérim, Laurent Guivarc'h.
- Vers une mini délégation -
"Il faut reconstruire, c'est une année de transition, où beaucoup de nageurs testent des choses, comme Jordan (Pothain), Clément (Mignon). Il faut que ça paie dans les années à venir", veut croire Stravius.
Dans la capitale hongroise, il n'y aura pas non plus de relais 4x200m nage libre français, ni chez les messieurs, ni chez les dames, une course généralement considérée comme le baromètre de la santé d'une nation.
A deux jours de la fin des Championnats de France, six nageurs seulement ont composté leur billet pour Budapest (dont Aurélie Muller qui ne nagera vraisemblablement pas le 1500m et se consacrera à l'eau libre).
Béryl Gastaldello (22 ans), qui s'entraîne depuis trois ans aux Etats-Unis, à la Texas A&M University, est venue compléter cette liste vendredi, grâce à ses 58 sec 03 sur 100m papillon (minima fixé à 58.15), nouveau record personnel.
Ca n'empêche pas l'équipe de France de se diriger tout droit vers sa plus mince délégation envoyée aux Mondiaux depuis plus de quinze ans.
Passé à un dixième de la qualification dans le 100m nage libre, Stravius aura une seconde chance d'obtenir un visa pour Budapest dès samedi avec le 50m dos.
Il y nagera notamment face à Camille Lacourt, qui, à 32 ans, s'est lancé un dernier défi et jongle, pour l'ultime saison de sa carrière, entre natation - un peu - et reconversion - beaucoup: nager ce 50m dos, distance dont il est double tenant du titre mondial, à Budapest. Là où il s'est révélé en 2010, en s'offrant trois titres européens (50 m dos, 100 m dos et 4x100 m 4 nages).