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Les Bleus ont joué de malice et de talent pour empêcher quiconque de leur prendre leur titre mondial du relais 4x100 m nage libre et s'offrir une performance exceptionnelle: celle d'être invaincus depuis trois ans, dimanche à Kazan (Russie).
Ils se savaient attendus mais qu'importe. Les gars du relais savent gagner !
Depuis mai 2012, ils s'imposent sur tous les grands championnats (Euro-2012, JO-2012, Mondial-2013, Euro-2014), avec des prises de risque énormes, des compositions qui changent. Et à la fin, c'est toujours la France qui gagne.
Devant 11.000 personnes en furie pour supporter la Russie, Mehdy Metella, Florent Manaudou, Fabien Gilot et Jérémy Stravius sont restés zen pour coiffer d'un rien des Russes dépités.
La France s'est imposée en 3 min 10 sec 74, avec seulement 45/100e d'avance sur la Russie. Et les Bleus ont joué avec le feu avec un départ presque trop anticipé de Gilot (temps de réaction de 0,00), qui aurait pu coûter une disqualification.
Les quatre garçons ont eu la victoire noble et une joie mesurée. Pas de hurlements mais de chaleureuses embrassades et des bras tendus vers le ciel.
"On n'a pas peur de gagner. On sait le faire et on se détend. Et à l'arrivée on arrive à avoir ce titre mondial", s'est félicité Manaudou.
"On savait que les Russes allaient faire énormément de bruit et on s'est servi de ça pour nager plus vite. Au final on arrive à gagner".
- Transe -
Alors quel est le secret de ce relais si fantastique depuis trois ans maintenant ?
"Ils sont à la fois en transe, ce qui leur permet de se surpasser, tout en gardant une énorme lucidité et en se souvenant de tout ce qu?on leur a dit avant", explique Romain Barnier, entraîneur en chef de l'équipe de France, qui parle aussi d'une réunion fondatrice il y a quelques jours à l'Insep à Paris.
"C'était vraiment extraordinaire, quelque chose qui restera un des plus grands trucs que j?ai vécus avec (les Mondiaux de) Barcelone", ajoute-t-il.
Pour la première fois de leur histoire, les Etats-Unis, détenteurs du record de victoires dans cette course (11), ne s'étaient pas qualifiés pour la finale, en finissant 11e des séries (3:16.01).
Manaudou a idéalement débuté sa semaine en Russie. Celui qui porte presque à lui seul tous les espoirs des Bleus pour décrocher de l'or à Kazan, a fait une très belle entrée en matière.
Il a assuré avec maîtrise sa qualification pour la finale du 50 m papillon, en signant le meilleur temps des séries (23.15) puis le meilleur temps des demi-finales (22.84). Ce dernier chrono lui permet d'égaler le record de France de son grand ami Frédérick Bousquet.
- Manaudou en forme -
De quoi justifier le large sourire et l'air très détendu qu'a arboré le champion.
"Je suis content d'avoir enfin nagé à mon niveau. Je peux faire mieux. Maintenant il faut que je le refasse demain (lundi) et si je le refais, je devrais gagner", a dit le champion.
Manaudou n'a encore jamais été sacré champion du monde en individuel. Même s'il aspire avant tout à être couronné sur le 50 m libre, il pourrait bien entrer dans l'Histoire de la natation française lundi avec le 50 m papillon (non olympique).
Elle n'a que 18 ans et elle aussi a bien débuté sa campagne en Russie. L'Américaine Katie Ledecky a largement dominé la finale du 400 m libre (3:59.13), dont elle était tenante du titre, devant la Néerlandaise Sharon van Rouwendaal (4:03.02).
Le Chinois Sun Yang a également pris un départ canon en s'imposant haut la main sur 400 m libre (3:42.58), conservant son titre.
Les Championnats du monde sont partis à toute allure dès la première journée avec un premier record du monde, signé par la Suédoise Sarah Sjostrom en demi-finales sur 100 m papillon (55.74).