Happy Birthday : |
© AFP/PATRICK HERTZOG
Camille Lacourt er Jérémy Stravius, vainqueur et 2e du 50 m dos aux Championnats de France, le 27 mai 2017 à Schiltigheim
Il voulait "boucler la boucle" lors des Mondiaux-2017 à Budapest, là où il s'est révélé en 2010: Camille Lacourt a réussi son pari en se qualifiant sur 50 m dos, samedi à Schiltigheim, malgré une saison où sa reconversion a pris plus de place que la natation.
Clin d'oeil du destin, au départ de ce 50 m dos dans la capitale hongroise, où il s'est offert il y a sept ans ses trois premiers titres européens (50 m dos, 100 m dos, 4x100 m 4 nages), éblouissant le grand public avec ses performances mais également avec ses yeux bleu piscine et son sourire charmeur, Lacourt sera même accompagné par Jérémy Stravius, avec lequel il a partagé le titre de champion du monde du 100 m dos en 2011.
Dans le bassin alsacien, le quadruple champion du monde et quintuple champion d'Europe, mais jamais médaillé olympique, savait qu'il n'avait pas le droit à l'erreur : "Ca peut être la dernière journée (de ma carrière)", avait-il reconnu après les séries.
Résultat: un titre de champion de France gagné en 24 sec 60, devant Stravius en 24 sec 73, pour un temps qualificatif fixé à 24 sec 93. Soit la quatrième meilleure performance mondiale de l'année.
"Je suis content que ce ne soit pas la dernière (course) avec +Jérém+ et j'espère qu'on finira à ces mêmes places dans le même ordre aux Championnats du monde", a lancé Lacourt, double tenant du titre mondial de la distance.
- 'Pas de la figuration' -
"Maintenant que c'est fait (la qualification, ndlr), je n'ai pas envie de faire de la figuration là-bas", a-t-il prévenu.
C'est peu dire que Lacourt, 32 ans, a peu nagé cette saison. Désireux de ne pas mettre fin à sa carrière sur une nouvelle désillusion olympique - il a terminé cinquième du 100 m dos à Rio quatre ans après avoir échoué au pied du podium à Londres - il a décidé de replonger un an de plus, tout en engageant sa reconversion, entre ouverture d'un bar à cocktails en plein coeur de Saint-Germain-des-Prés, séminaires en entreprise et même apparitions à venir dans l'émission estivale Fort Boyard.
"Il est venu à Marseille quand il voulait, faire quelques entraînements, raconte son entraîneur référent à Marseille, Julien Jacquier. C'était un cadeau pour lui de lui laisser l'opportunité de vivre une dernière année comme il l'avait décidé. Rien n'avait été mis en place."
Quel est alors le cocktail de sa réussite ? "Beaucoup de talent, de l'inné et du travail, cette forme de nage qu'il a trouvée en 2009-2010 et qu'il n'a fait que bonifier tout au long de sa carrière", résume Jacquier. "Bien sûr, il ne l'a pas oubliée en trois mois, il a beaucoup travaillé par le passé."
A deux mois des Mondiaux, Lacourt va-t-il mettre les bouchées doubles ?
"Je vais rester dans cette double vie, a-t-il assuré. Mais "je sais qu'il y a beaucoup de travail à accomplir, je pense qu'il y a quelques dixièmes à aller chercher, donc je vais essayer de beaucoup mieux m'organiser pour ne rien regretter aux championnats."
- Bonnet et Metella assurent -
Les qualifications de Lacourt et Stravius, les deux rescapés de la génération dorée qui a massivement dit stop après Rio, met un peu de baume au coeur de la natation tricolore alors que la délégation française pour Budapest ne dépassera vraisemblablement pas la dizaine de nageurs. Ce qui en ferait la plus mince depuis 2001.
Cinq des six relais, illustrations de la densité du niveau d'une nation, manqueront à coup sûr à l'appel. Le seul qui peut encore espérer se qualifier dimanche, au dernier jour des Championnats de France, est le 4x100 m 4 nages dames.
Charlotte Bonnet (22 ans) et Mehdy Metella (24 ans), déjà assurés d'être du voyage à Budapest, ont eux ajouté chacun une course à leur programme hongrois. La Niçoise doublera 100 m et 200 m nage libre: comme sur 200 m mercredi, elle a abaissé son record personnel (53.65 contre 53.80) sur l'aller-retour.
Metella, lui, nagera le 100 m papillon (51.36 pour 52.08 demandé) en plus du 100 m nage libre.