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Michael Phelps espère ajouter quelques titres à son impressionnante collection olympique cet été, mais la star mondiale de la natation, qui entre en lice lundi à Omaha (Nebraska) dans les sélections américaines pour Rio, a déjà décroché à ses yeux le plus beau, celui de père.
Il a beau être l'athlète le plus titré de l'histoire olympique avec ses 18 médailles d'or, la référence ultime de la natation avec ses 25 couronnes planétaires et 33 records du monde, l'un des sportifs les plus connus des Etats-Unis, Phelps n'en reste pas moins humain.
Il suffit d'évoquer un certain Boomer Robert Phelps, né le 5 mai dernier, pour que l'ogre des bassins fonde et devienne un papa-gâteau comme un simple mortel.
"La paternité est quelque chose d'incroyable (...) c'est la meilleure chose qui me soit arrivée, c'est tellement enthousiasmant", avoue, tout sourire, Phelps.
Gaga, il détaille les trente photos de sa progéniture que lui envoie chaque jour sa fiancée Nicole ou encore les réactions de Boomer lorsqu'il nage avec lui dans le bassin d'entraînement: "Il aime la chaleur de l'eau, il a des grandes mains, des grands pieds mais de petites jambes", énumère, en connaisseur, le phénomène de la natation.
- 'Devenir moi, juste moi' -
"J'ai appris à comprendre ses différents pleurs, il y a le pleur pour changer sa couche, pour appeler sa mère. Ce que j'ai vécu ces dernières années m'a transformé et m'a permis de devenir moi, juste moi", insiste-t-il.
A bientôt 31 ans, Phelps aborde son dernier défi olympique avec sérénité, calme et confiance, des sentiments inédits pour celui qui, malgré son impressionnante domination dans les bassins, a longtemps été tourmenté.
Dévoré par le démon de la compétition, incapable de savourer ses exploits, blessé par les absences de son propre père, Phelps revient de loin, sportivement et humainement.
En 2012, il a vécu un calvaire pour préparer les Jeux de Londres, entre manque de motivation et relations orageuses avec son entraîneur de toujours, Bob Bowman.
"En 2012, je n'avais plus envie, je n'aimais plus ce que je faisais, je ne m'entraînais pas, je faisais semblant", rappelle-t-il. Ce qui ne l'avait pas empêché de remporter à Londres quatre titres olympiques de plus (100 m papillon, 200 m quatre nages, relais 4x200 m libre et 4x100 m quatre nages) et deux médailles d'argent (200 m papillon, relais 4 x100 m libre).
Quatre ans plus tard, au moment d'aborder les "trials", ces très relevées sélections auxquelles même le meilleur nageur de l'histoire doit se plier pour décrocher son billet pour Rio, Phelps est "beaucoup plus heureux": "j'aime ce que je fais, ce que je vis, c'est pour cela que cela marche aussi bien depuis deux ans", analyse-t-il.
- Conduite en état d'ivresse -
Mais pour en arriver là, Phelps a dû toucher le fond: en septembre 2014, quelques mois après son inattendu retour dans les bassins, il a été rattrapé par un autre de ses vieux démons et a été interpelé pour la deuxième fois de sa carrière pour conduite en état d'ivresse.
Sa Fédération lui inflige une longue suspension, le privant des Championnats du monde 2015 de Kazan (Russie).
Déprimé, au point de songer au suicide, il fera un séjour dans un centre de désintoxication où il entame sa réconciliation avec lui-même, avec son père et avec son passé.
Ses fiançailles avec Nicole Johnson, une ancienne Miss Californie, et la naissance de Boomer, ont fini de le transformer.
"Michael est heureux, cela se voit tous les jours, c'est un nouvel homme", résume Allison Schmitt, sa partenaire d'entraînement.
A entendre Bowman, rebaptisé "Uncle Bob" ou "Grandpa Robert", Phelps est fin prêt: "Il s'est entraîné comme rarement dans sa carrière, il va répondre présent, je vais juste lui dire +Débranche ton cerveau et laisse-toi conduire par tes émotions".
Dans les tribunes du Century Center d'Ohama, en attendant Rio en août, il sera encouragé par Nicole et Boomer: "Savoir que mon fils est là pour mes dernières compétitions est vraiment spécial", sourit Phelps.