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Pour la toute première fois, Florent Manaudou a été sacré champion du monde en individuel en enlevant le 50 m papillon, lors des Mondiaux-2015 de natation, lundi à Kazan (Russie), où l'attend maintenant "son" épreuve, le 50 m nage libre.
La France brille depuis deux jours du fait d'un seul homme: Florent Manaudou, qui a glané l'or dimanche avec ses copains du relais 4x100 m libre et a récidivé en solo sur 50 m papillon.
Manaudou est devenu le septième champion du monde individuel de l'Histoire de la natation française, qui compte désormais 10 médailles individuelles en Championnats du monde.
"Je suis super content, j'espère que ça va lancer l'équipe de France", s'est réjoui Manaudou, quadruple champion d'Europe en 2014.
Sans pression alors que le 50 m papillon n'est pas olympique et n'est donc pas un objectif majeur pour lui, le Marseillais a assuré, même s'il a nagé moins vite en finale qu'il ne l'avait imaginé.
Le sprinteur de 24 ans s'est imposé en 22 sec 97/100e, devant le Brésilien Nicholas Santos (23.09).
Sous le regard ému de sa soeur et ancienne égérie de la natation française, Laure Manaudou, présente à Kazan comme consultante pour la télé.
- Phelps pour modèle -
Une belle performance pour le champion olympique 2012 du 50 m libre, qui ne sera satisfait que lorsqu'il aura ce qu'il veut vraiment: le titre de champion du monde sur 50 m libre.
"J'ai l'impression d'avoir fait la moitié des choses. Je voulais gagner ce 50 m papillon, mais je n'aurais pas été très déçu de faire un podium parce que je suis venu pour autre chose. Mais prendre ça en plus, ce n'est que du bonheur", a-t-il dit.
Le Marseillais de 24 ans a montré sa joie mais sans excès. Depuis deux ans et ses Mondiaux ratés en 2013, il a gagné en maturité. Et en expérience.
"Je n'ai pas explosé de joie non plus hier (dimanche) au 4x100 m parce que ça m'avait peut-être coûté le titre à Barcelone".
"Quand je vois Phelps faire ses huit médailles olympiques, il n'est pas très démonstratif. C'est ça aussi, savoir faire plein de courses et en gagner plein, et pour ça il faut garder pour soi les émotions", a-t-il expliqué.
Ce puissant gabarit est un maître des courses sur 50 m, grâce à son exceptionnelle explosivité. Mais il est aussi d'une polyvalence rare, comme pouvait l'être sa soeur Laure.
- Lacourt impressionne -
Il est le seul Bleu à être médaillé mondial (petit et grand bassin) sur les quatre nages (nage libre, dos, brasse et papillon).
Le 50 m papillon n'est pas son épreuve. Sa course de coeur c'est le 50 m libre. Il nagera les séries vendredi pour une finale programmée dimanche.
"J'attends avec impatience le 50 m libre vendredi. On verra comment ça se termine dimanche", a-t-il indiqué.
Mardi, Manaudou ne nagera pas, mais il y aura un Français en finale: Camille Lacourt, qui a signé une superbe course en demi-finales sur 100 m dos.
Lacourt, double champion du monde sur 100 m dos en 2011 et 50 m dos en 2013, a réalisé le deuxième temps des demies en 52.70, un chrono qu'il n'avait plus atteint depuis quatre ans.
En séries, il avait pourtant montré des signes inquiétants (12e temps) mais il a su aller chercher sa place pour la finale.
"Je n'étais pas inquiet mais un peu frustré. Je savais que j?avais fait de très belles choses à l?entraînement, que je pouvais aller vite. Je suis vraiment rassuré", s'est satisfait Lacourt.
Jérémy Stravius, avec qui il a partagé le titre mondial en 2011, a connu a contrario une terrible désillusion en étant éliminé contre toute attente avec le dernier temps des demies (54.54).
Cette deuxième journée a été auréolée de trois nouveaux records du monde: l'Américaine Katie Ledecky en séries du 1500 m libre (15:27.71), la Suédoise Sarah Sjostrom en finale du 100 m papillon (55.64) et la Hongroise Katinka Hosszu en finale du 200 m 4 nages (2:06.12).