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Propulsé champion olympique dès ses débuts, Florent Manaudou a tout de même bien envie à Berlin d'un titre de champion d'Europe qui manque à son CV et qui le ramènerait sur les grands podiums individuels.
"Oui, ça fait rêver d'être champion d'Europe quand on ne l'a jamais été. Ce sont mes premiers championnats d'Europe, donc j'ai envie de bien nager", assure le maître du 50 m libre aux JO de Londres en 2012.
Le colosse marseillais (1,99 m pour 100 kg) a pris le chemin de la performance en sens inverse, mais cela n'entache pas sa motivation.
"J'ai été champion de France après avoir été champion olympique. J'ai été champion du monde en relais mais pas en individuel, et là je prépare mes premiers championnats d'Europe. C'est assez bizarre, mais je prends ça juste comme la compétition de l'été, au même titre que des JO ou des Mondiaux".
D'autant que la saison dernière, lors des Mondiaux de Barcelone, premier grand rendez-vous post-JO, il était passé totalement à côté, excepté sur l'épreuve collective avec l'or du 4x100 m libre.
"On sait très bien que l'année après les Jeux c'est compliqué de gagner. Sur les trois (champions olympiques français), seuls Yannick (Agnel) a réussi à faire un titre de champion du monde", se défend-il.
"Quand tout va bien, on ne sait pas trop comment faire, où aller, si on doit refaire comme l'année précédente ou pas. Là, maintenant, avec l'échec entre guillemets de l'année dernière, il y a des choses à changer, c'est plus simple et c'est un peu plus clair", avance le champion, qui reconnaît avoir "saturé par moments".
- "Avec l'envie" -
Et c'est enfin "relâché" qu'il dit aborder ces Euros, à l'issue d'une année où il a voulu "tester de nouvelles choses" sur les 3 courses où il s'alignera, le 50 m papillon, le 50 m libre et le 100 m libre. Avec les relais en prime.
La distance-reine (100 m), c'est la nouveauté de cette année pour le dernier des Manaudou, encore en apprentissage. Avec une nage plutôt brouillonne, il ne faudra pas s'attendre à des merveilles.
Ce qui n'affole pas du tout Romain Barnier, avec qui il s'entraîne exclusivement depuis fin avril, pour la plus grande satisfaction du sprinteur de 23 ans. "Il n'est pas serein (NDLR: sur 100), pas abouti encore. C'est tant mieux. On ne brûle pas toutes les étapes. Aboutir cette année et s'en lasser avant les JO, ce serait dommage", argue le coach.
Mais Florent reste un Manaudou et il peut nager très vite. Son souhait: passer sous les 48 secondes, avec un meilleur chrono de 48:41 en juin 2013.
Sur 50 m libre, il promet de belles choses, avec une idée en tête: améliorer son meilleur temps, ce qu'il n'a pas fait depuis 2 ans et la finale des JO-2012 (21.34). Et les ambitions sont grandes également sur 50 m papillon, qui marquera son entrée en lice dès lundi.
"Florent ne vient pas comme champion olympique et champion du monde avec l'obligation de faire le triplé. Il vient pour lui, avec l'envie d'effacer la déception de l'année dernière, l'envie d'affronter Morozov (NDLR: le Russe, champion d'Europe en titre en petit bassin), l'envie de connaître un peu plus le 100 m libre en compétition internationale", résume Barnier.