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Le champion olympique Yannick Agnel doit-il défendre son titre sur 200 m libre ? Confrontée à un sacré sac de n?uds, la Fédération française de natation (FFN) arrête mercredi la liste des Bleus qui iront aux JO de Rio.
La directeur technique national (DTN) Jacques Favre livrera une liste de nageurs, où figureront les dix athlètes qualifiés grâce à leur performance (une place dans les deux premiers, assortie d'un chrono minimal) aux Championnats de France, la semaine dernière à Montpellier.
La Fédération s'est donné le droit de "repêcher" certains nageurs, alors que d'autres attendront l'Euro-2016 (16-22 mai à Londres).
Le cas le plus épineux concerne Yannick Agnel, champion olympique en titre du 200 m, mais qui a raté sa qualification à Montpellier avec en prime une polémique: il a officiellement terminé 3e, alors que les images de télévision ont montré qu'il était deuxième...
Le dilemme est de taille: la Fédération doit-elle rester fidèle à ses nouveaux principes d'extrême exigence ? Ou doit-elle permettre coûte que coûte à l'une de ses stars de s'aligner en individuel sur sa course sans avoir le niveau pour mieux jouer la carte du relais 4x200 m, vice-champion olympique ?
Yannick Agnel, en grandes difficultés depuis trois ans, a ajouté une couche supplémentaire de confusion mardi, en déclarant à l'Equipe qu'il avait "envie d'être repêché" mais qu'il se réservait le droit de renoncer au 200 m libre individuel en fonction de ses sensations à l'entraînement.
-Des 'libertés' jusqu'où ?-
Sur cette distance, aucun nageur n'a réalisé le chrono minima (1:46.06), pas même Jérémy Stravius (1:46.18), vainqueur devant Jordan Pothain (1:46.81) et Yannick Agnel (1:46.99).
Et pour nourrir les espoirs de repêchage de son poulain, Lionel Horter, l'entraîneur d'Agnel, estime que son chrono doit être réévalué à 1:46.40.
"Nous, on n'est pas des juges arbitres. Je crois qu'il y a pas mal de libertés écrites dans les critères, à des endroits", a noté l'entraîneur en chef des Bleus, Romain Barnier.
Ces "libertés" concernent des épreuves complémentaires ajoutées à des nageurs qualifiés au titre des relais - c'est le cas de Agnel - et à la discrétion du DTN, Jacques Favre, qui jouit en plus de "la possibilité de majorer ou de minorer une sélection au regard du projet du nageur".
Le DTN peut donc décider de donner dès mercredi le second billet du 200 m libre à Agnel, au détriment de Pothain, qui a déjà fait savoir qu'il "n'aurait aucun mal à se retirer". Ou alors de demander à Agnel de saisir sa chance à l'Euro-2016 à Londres (16-22 mai) en signant un chrono de valeur mondiale.
Du côté de la DTN, on campe sur la ligne directrice fixée en début de saison: seuls les nageurs susceptibles d'atteindre la finale olympique iront à Rio.
"Il faut arrêter de nous prendre pour des rigolos, on sait où on va", a dit à l'AFP le directeur de l'équipe de France Stéphane Lecat.
Outre Agnel, la FFN devra trancher le cas Fabien Gilot, élément incontournable du 4x100 m libre, qui n'a pas réussi à se hisser dans le relais pour Rio mais peut être ajouté, tout comme William Meynard.
Damien Joly (1500 m), Lara Grangeon (400 m 4 nages) et Anna Santamans (50 m libre) seront a priori repêchés. Mehdy Metella (100 m papillon) a également une chance.
La sélection sera définitivement close à l'issue de l'Euro-2016.
En 2012, 29 athlètes avaient fait le voyage à Londres (21 sur des épreuves individuelles). Seuls trois nageurs ont été médaillés en individuel (Agnel, Florent Manaudou, Camille Muffat).