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© AFP/JEAN-SEBASTIEN EVRARD
René Girard suit le match de son équipe de Nantes face à Lyon, le 30 novembre 2016 à La Beaujoire
L'entraîneur de Nantes René Girard a été démis de ses fonctions au lendemain d'une correction historique infligée par Lyon au stade de la Beaujoire (6-0), a-t-on appris jeudi de source proche du club.
Si le président Waldemar Kita n'avait pas voulu prendre de décision à chaud mercredi soir, après la plus lourde défaite à domicile de l'histoire du club, il s'est résigné à se séparer du technicien qu'il avait fait venir cet été.
Avant-derniers du classement avec 13 points en 15 matches, les Canaris restent sur quatre défaites et deux nuls en championnat, où ils n'ont plus connu la victoire depuis le déplacement à Lorient pour la 9e journée, mi-octobre (2-1).
Contesté avant même son arrivée par une partie du public qui lui reprochait des conceptions trop défensives et son passé chez le rival historique bordelais, René Girard, 62 ans, a également connu très rapidement des tensions avec la direction du club.
Dès la fin du mercato, il avait notamment reproché à ses dirigeants de ne pas lui avoir trouvé le milieu défensif qu'il réclamait et d'avoir laissé partir trop de joueurs.
Doyen des entraîneurs de Ligue 1, René Girard s'était aussi illustré à Nantes, comme par le passé, par des relations tendues avec la presse.
Fin septembre, alors qu'il semblait déjà sur la sellette avant un match contre Bastia, il avait ainsi évoqué "l'odeur du sang" en conférence de presse et conseillé à un journaliste de "téléphoner à (sa) grand-mère" pour avoir un commentaire sur des rumeurs de contacts entre Nantes et Rolland Courbis.
S'il avait sauvé sa peau grâce à sa victoire sur les Corses (1-0), le nul contre Lille, un rival direct, (0-0) samedi dernier et la déroute face à Lyon mercredi, avec, les deux fois, un niveau de jeu indigne de la Ligue 1, ont fini par pousser Waldemar Kita à trancher, dix jours après avoir assuré à i-Télé que Girard "terminera(it) la saison" sur le banc.
Pour le moment, Nantes a confié les rênes de l'équipe première à Philippe Mao, 48 ans, qui s'occupait jusqu'alors de l'équipe réserve, actuellement 11e sur 16 de son groupe de CFA (4e division).
Philippe Mao - fils de Marcel Mao, une figure du football dans l'ouest de la France et découvreur de Canaris comme Christian Karembeu, Japhet N'Doram ou Antoine Kombouaré - sera donc sur le banc au moins pour le match de samedi à Guingamp, pour la 16e journée de Ligue 1.
Mais Nantes va devoir se mettre en quête d'un entraîneur capable, outre de le sortir de sa misère sportive, de collaborer avec un président imprévisible et dans une ambiance délétère avec le public nantais, depuis les incidents qui ont émaillé la fin du match contre Toulouse le 5 novembre.