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De l'or, de l'argent, trois billets pour les JO-2016: Philippe Lucas nourrit toujours avec succès la natation mondiale mais cette fois en eau libre, une discipline rude où il faut en baver pour y arriver.
"J'en ai vraiment +chié+, mais aujourd'hui je suis championne du monde", se félicite Aurélie Muller, sacrée mardi à Kazan (Russie) sur 10 km, seule distance olympique, après avoir rejoint le groupe entraîné par Lucas il y a six mois.
Sa dauphine n'est autre que la Néerlandaise Sharon van Rouwendaal, élève de Lucas, tout comme Marc-Antoine Olivier, un pur talent de 19 ans qui a fini 6e du 10 km messieurs lundi.
Tous les trois seront aux jeux Olympiques l'année prochaine à Rio. D'ici là, ils auront un an d'entraînement sous la férule du charismatique Lucas, qui s'est occupé de trois grandes stars olympiques des bassins: Laure Manaudou, l'Italienne Federica Pellegrini et la Roumaine Camelia Potec.
Désormais il +fabrique+ les champions de l'eau libre.
"L'eau libre n'est pas reconnue a sa juste valeur. C'est très dur. Quand tu prends des pains, que tu nages dans l'eau froide, qu'il faut prendre les bouées... Faut se bagarrer, bien prendre le bon wagon, être intelligent. C'est un peu comme le vélo, faut des qualités d'endurance, de vitesse, faut contrer. Et faut des qualités là-haut", explique le coach à l'AFP, en pointant sa tête de l'index.
- 'Dans la pampa' -
Toute l'année, ses nageurs s'entraînent en bassin avec une moyenne d'une vingtaine de kilomètres par jour. Ca se passe à Narbonne (Aude).
"Ils nagent à Narbonne dans la pampa, j'y suis allé en plein vent et je trouve qu'il y a quelque chose qui se passe. C'est sauvage. Peut-être que l'eau libre c'est ça, cet aspect sauvage et ça c'est intéressant", souligne le nouveau Directeur technique national Jacques Favre.
Lucas, accrédité pour ces Mondiaux sous casquette néerlandaise et non française, participe néanmoins tous les jours avec les Bleus au dernier briefing de cohésion, raconte le DTN.
Lucas n'a pas toujours été en bons termes avec la Fédération française durant les années Laure Manaudou et il tient à son indépendance en n'entrant pas quotidiennement dans un cadre fédéral.
"C'est bien d'avoir des gens à l'extérieur du système, ça leur permet de nous challenger. C'est intéressant pour nous d'avoir quelqu'un qui est libre de nous dire ce qu'il a envie de nous dire", remarque Favre.
Lucas est un personnage incontournable de l'eau libre aujourd'hui et reste le grand spécialiste des distances de fond.
Il est capable d'amener un nageur de talent au-delà de ses limites. Muller a choisi Lucas pour avoir un mental de vainqueur. Mission accomplie.
"Philippe est exigeant avec les gens en qui il croit, alors forcément c'est dur. Le haut niveau, tout le monde ne peut pas le faire", souligne le Directeur de l'équipe de France de l'eau libre, Stéphane Lecat, qui travaille étroitement avec Lucas et qui en deux ans et demi a permis une avancée considérable des Bleus en eau libre.
La machine est lancée, avec Lucas à la barre. Rendez-vous à Rio.