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Depuis 7 ans, Teddy Riner écrit seul l'Histoire du judo à coups de records qu'il ne cesse d'améliorer par son extraordinaire précocité, son immense talent, son mental phénoménal et une technicité impressionnante.
A 25 ans, il s'est offert à Tcheliabinsk un 7e sacre mondial historique chez les messieurs, le 6e en +100 kg. Et dire que le meilleur est à venir !
. Un sacré physique
Riner est un "gros bébé" de 2,02 m. Depuis tout petit, il a toujours fait deux têtes de plus que les autres et a finalement tiré avantage de cette taille hors-norme. Pour un lourd, il n'est en fait pas si... lourd que ça. Après avoir combattu dans ses jeunes années en équipe de France en pesant moins de 130 kg, son poids de forme se situe désormais avec l'âge juste sous les 140 kg. Le ratio poids/taille est l'un de ses atouts majeurs. Cela lui permet d'être très mobile, rapide et véloce, des qualités inédites dans la catégorie-reine. Il reste puissant et athlétique et face à un tel gabarit, ses adversaires, beaucoup plus empruntés, sont démunis.
. Beaucoup de technique
A 18 ans, lors de son premier grand titre chez les seniors aux Championnats d'Europe, Riner a surpris par sa palette technique. Dans la catégorie-reine, il faut de la maturité pour acquérir beaucoup de technicité. La force du champion, c'est son kumikata (la saisie par les mains du kimono de l'adversaire), qu'il doit à son étonnante allonge de bras. Riner a soif d'apprendre et cherche constamment à accroître ses connaissances techniques. Il aime surprendre et adore scotcher ses adversaires au sol avec de nouvelles bottes secrètes, comme en Russie, où il a notamment saisi la ceinture de l'un de ses adversaires avant de lancer une attaque conclue au sol. Il est en perpétuelle évolution.
. Le mental du très grand champion
Le Guadeloupéen est psychologiquement largement au-dessus de ses rivaux. Il travaille comme un acharné à l'entraînement. Il ne s'entraîne pas comme tous les lourds mais aussi comme les poids légers. Il est capable de monter à la corde uniquement à la force des bras simplement pour démontrer que lui peut faire ce que tous ses adversaires sont incapables de réaliser. Il aime se mettre dans le rouge et peut supporter quatre à cinq entraînements par jour contre deux habituellement. Il ne doute pas et fonctionne à l'orgueil. En Russie, le soutien absolu du public à la vedette Renat Saidov l'a fortement agacé. Il a humilié le Russe en l'immobilisant au sol en quart de finale. Le patron c'est lui. L'attaque (presque) gagnante du Japonais Schichinohe en finale devrait nourrir sa motivation lors des prochaines échéances.
. L'homme de tous les records.
Teddy Riner marche au défi. Inscrire son nom tout en haut des livres de l'Histoire du judo est son credo. Il a commencé dès sa première année chez les Bleus, où il est devenu, en 2007, le plus jeune champion chez les lourds (18 ans) lors des Championnats du monde à Rio. Depuis, les lignes ne cessent de se remplir, avec comme seul échec --relatif-- le bronze aux JO de Pekin à 19 ans.
En 2011 devant son public à Paris, il s'offrait un 5e titre mondial, du jamais vu dans le judo masculin, toutes catégories confondues. En Russie, il a égalé le record de médailles d'or mondiales de l'Histoire du judo, hommes et femmes confondus avec un 7e sacre. Une performance réalisée sous le nouveau format annuel des Mondiaux (instauré en 2009). La Japonaise Ryoko Tani (-48 kg) détient elle aussi ce record de 7 médailles mondiales mais toutes furent glanées au rythme d'une tous les 2 ans (1993 à 2007). En 2015, il tentera d'établir un record de titres mondiaux dans le judo (8).
Il est actuellement invaincu depuis 2010 avec une série en cours de 65 combats victorieux.
Et s'il veut définitivement être le plus grand de tous, il devra après son titre olympique à Londres, gagner à nouveau à Rio puis combattre jusqu'aux JO de 2020 pour coiffer trois fois les lauriers olympiques à Tokyo, le pays d'origine de son sport.