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A un an des Jeux de Rio, l'incontournable Teddy Riner et la fabuleuse Gévrise Emane ont confirmé leur statut de leader de l'équipe de France, décrochant l'or aux Mondiaux-2015 à Astana, alors que d'autres judokas tricolores devront plus se lâcher au Brésil.
. La France, 2e nation
Conforme à son statut, la France a terminé deuxième nation des Championnats du monde, avec 6 médailles dont 2 en or, derrière le Japon (15 médailles dont 6 or). Un bilan égal à celui de l'année dernière avec une différence: en 2014 il y avait eu 1 médaille argent et 3 de bronze alors qu'en 2015, il s'agit de 2 argent et 2 bronze.
. Riner l'unique, Emane la sensationnelle
Teddy Riner a remporté son 7e sacre successif en +100 kg pour glaner une 8e médaille mondiale (avec les toutes catégories en 2008) et devenir le judoka le plus titré de l'histoire des Championnats du monde. Le colosse guadeloupéen, même s'il n'a pas vibré comme il l'aurait souhaité, a été inaccessible pour l'adversité, toujours aussi impuissante. Il s'avance avec une quasi certitude vers son deuxième sacre olympique à Rio.
Gévrise Emane (-70 kg) a de son côté forcé l'admiration par sa détermination. A 33 ans, elle a glané sa 3e médaille d'or, alors qu'elle n'était pas même retenue pour la précédente édition des Mondiaux l'an passé à Tcheliabinsk (Russie). Elle a endossé le costume de favori avec le sourire pour les JO, le seul objectif qui la motive encore.
. Chez les garçons, seul Pietri assure
Loïc Pietri (-81 kg) a assuré en glanant sa 6e médaille (argent) en autant de championnats internationaux. Il s'est incliné en finale, sans démériter, et reste très compétitif pour les JO.
En revanche, la plupart des autres Bleus ont été inhibés par l'enjeu. Pas de bon augure pour les Jeux.
L'avis du coach national messieurs, Stéphane Frémont: "Si tu es simplement un bon élève, ce n'est pas suffisant. Il faut viser l'excellence. A un moment donné, s'ils doivent jouer tout ce qu'ils ont capitalisé et qu'ils sont inhibés par l'enjeu, il faut qu'ils aillent voir ailleurs. Ils n'arrivent pas à se lâcher. Ils ont plus peur de perdre, alors que l'envie de gagner doit les transcender".
. Le cas Korval
Loïc Korval (-66 kg) est un gars très talentueux, qui se transcende sans aucun souci et peut prétendre au podium olympique. Mais il a pris la mauvaise habitude de haranguer en permanence les arbitres. Résultat: il a été éliminé en 8es de finale... sur pénalités.
"Les arbitres ont appliqué la règle. La difficulté, c'est que cette règle n'est pas appliquée à tout le monde. Comme il est le seul athlète à l'ouvrir aux yeux du public, ça le dessert. Il se met à dos le corps arbitral et ils appliquent sur lui la règle stricto", explique Frémont.
Le corps arbitral s'est d'ailleurs plaint auprès de la Fédération internationale et Korval pourrait être sanctionné.
. La déception Agbegnenou, mais aussi Buchard
Très forte, Clarisse Agbegnenou (-63 kg) a perdu son titre, battue en finale par la Slovène Tina Trstenjak, face à qui elle n'a pas su trouver la solution.
La Française de 22 ans est un super talent, mais qui doit encore s'aguerrir tactiquement face à des filles qui l'empêchent de s'exprimer.
Amandine Buchard (-48 kg), en manque d'expérience, a péché elle aussi tactiquement.
. Et ailleurs?
Le Japon reste la nation dominante avec une équipe qui combine cadors et jeunes recrues et des talents dans les catégories mi-lourds où il ne brillait pas. L'Asie a pris les choses en main, avec une Corée du Sud brillante (5 médailles dont 2 or, contre 0 en 2014), alors que le Brésil a été bien pâle à un an des JO à la maison (2 bronze).