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© AFP/JACK GUEZ
Le Français Teddy Riner et ses huit titres de champion du monde sur le podium lors des Mondiaux d'Astana le 29 août 2015
Le contraste est saisissant entre Teddy Riner, 2,03 m pour 141 kg, et Franck Chambily, ancien judoka poids léger (moins de 60 kg). Mais le colosse doit une part de son succès à son entraîneur, qu'il considère "comme un deuxième père".
Leur relation débute il y a 11 ans, quand le coach se rend aux Championnats de France cadets 2004 pour voir le jeune phénomène de 15 ans. Depuis, il ne l'a plus vraiment lâché et Riner n'a pas voulu bâtir sa carrière sportive sans Chambily.
"C'est quelqu'un en qui j'ai énormément confiance, qui m'aide dans les moments difficiles, qui est vraiment à mes côtés", confie à l'AFP le Français de 26 ans, sacré samedi champion du monde pour la 8e fois, un record.
"Il peut être très pro, comme il peut parfois déconner et se mettre à notre hauteur. Quand il faut être sérieux, on est sérieux. Et il y a toujours ce truc où je veux qu'il soit fier de moi. C'est comme mon deuxième père".
Chambily, bientôt 45 ans, a d'abord ?uvré auprès de Riner chez les juniors, alors qu'il était adjoint de Benoît Campargue, qui a mené le Français au sacre olympique en 2012 à Londres.
Après les Jeux, Campargue a quitté le monde du judo et c'est bien sûr Chambily qui a repris la main.
"On a toujours eu de très bonnes relations. A Londres, il a demandé à ce que je sois au bord du tapis. Je l'ai rassuré avec ma présence. Quand Benoît a arrêté, j'ai pris la continuité du coaching et du relationnel qu'on avait depuis longtemps", raconte Chambily.
- 'Je t'aime' -
Le duo compose avec l'entraîneur de Riner dans son club de Levallois, Christian Chaumont, mais aussi le préparateur physique, Yann Morisseau.
"Il y a plus de choses que je vais dire à Franck. On parle de tout avec Franck. Je ne me suis jamais disputé avec lui. Chaumont oui. On se dit les choses tellement calmement avec Franck", souligne le judoka.
"Tout le temps je lui dis +je t'aime+, à Franck !", dit-il en rigolant... ajoutant qu'il force même son coach à le lui dire aussi!
Chambily explique toutefois qu'il y a une limite à laquelle il tient: "C'est quelqu'un avec qui je peux parler de plein de choses, on peut aller manger ensemble, je peux être son confident, son copain aussi, mais il y a toujours une barrière où je n'ai pas envie d'aller".
Le coach est aux petits soins pour l'homme des records. Il s'occupe de ses kimonos (y compris de les nettoyer), lui envoie systématiquement un sms la veille de leur entraînement, s'isole avec lui à l'Insep pour qu'il s'entraîne dans les meilleures conditions.
Et en compétition, ils ont leur protocole. "On peut rigoler pendant qu'il se strappe. Après, il écoute sa musique. Et puis, je lui dis d'enlever son casque, je lui tape sur l'épaule, j'essaie de le remobiliser physiquement, de le remettre en garde sur les aspects tactiques", rapporte Chambily. "Quand il y a un break sur la phase finale, on ne parle plus judo, on va manger, il prend une douche, il fait une sieste. Et ça repart".