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A 21 ans, Clarisse Agbegnenou a décroché son premier titre mondial avec l'aplomb qui caractérise les plus grands, lors des Championnats du monde, jeudi à Tcheliabinsk, où Loïc Pietri a troqué son titre contre du bronze.
Il aura fallu quatre jours à la France pour accrocher une médaille d'or à son tableau. Le butin reste maigre avec 4 médailles (1 or et 3 bronze) pour une équipe forte de plusieurs champions et confortée par de bons résultats cette saison.
Jeudi a été la seule journée où deux Français sont montés sur les podiums. Il y a eu le bronze à peine consolant de Pietri (-81 kg), champion du monde en titre. Et puis surtout l'or étincelant de Agbegnenou.
Sur le tapis comme dans la vie, Clarisse Agbegnenou est une bagarreuse. Elle se bat pour exister. En Russie, malgré un début de compétition compliqué où elle n'a pas été aussi flamboyante qu'à son habitude, elle a été d'une force saisissante en demi-finales, où, enfin, elle a gagné sur ippon.
D'abord contre sa compatriote Anne-Laure Bellard, de 11 ans son aînée, puis en finale contre l'une de ses meilleures amies, l'Israélienne Yarden Gerbi.
Ce fut la finale qu'il fallait. L'année dernière à Rio, la Française d'origine togolaise, avait été battue par Gerbi.
- Vengeance -
Cette fois, pas question de se laisser avoir et à peine une minute trente après le début du combat, Agbegnenou a envoyé Gerbi au tapis. Elle a quitté le tatami pour aller serrer fort dans ses bras son entraîneur chez les Bleues, Larbi Benboudaoud, avec il a pleuré.
"J'y crois pas ! Je suis chamboulée ! C'est magnifique", a-t-elle lancé.
"Quand jai vu que j'allais la prendre en finale, je me suis dit: il faut que tu aies ta vengeance. Il faut que tu fasses mentir tout le monde et dire qu'il y a eu une erreur l'année dernière".
Agbegnenou est toute jeune et compte à son palmarès 2 titres de championne d'Europe et 2 médailles mondiales dont cet or revanchard.
Un physique puissant, un mental d'acier, une capacité de travail hallucinante et pas de place au doute: voilà la nouvelle patronne de la catégorie qui s'est forgée cette personnalité toute petite.
"J'ai 3 frères, et ça ne peut que te forger. T'es la seule fille, t'as pas le choix, il faut leur faire la guerre sinon tu te fais bouffer !", a-t-elle raconté.
L'un de ses frères est son jumeau, Aurélien, pas fan de judo mais qui pratique le tennis et s'occupe de sa jumelle comme d'un précieux trésor. Et vice-versa.
"J'ai une force avec mon jumeau. Je n'ai jamais été seule. J'ai quelqu'un de protecteur. C'est une richesse".
La nouvelle championne du monde regarde maintenant vers les jeux Olympiques de Rio avec une certitude: "Il faut que ces Jeux soient les miens".
Pietri n'a pas été en réussite en Russie où il s'est incliné en demi-finales contre le Canadien Antoine Valois-Vortier. Il a arraché le bronze face au Japonais Takanori Nagase.
"Ce n'était pas la médaille que je voulais, je suis allé la chercher avec les dents. Mais j'ai les nerfs d'avoir perdu en demies", a-t-il dit.
Les trentenaires Alain Schmitt (-81 kg) et Anne-Laure Bellard (-63 kg) ont laissé filer le bronze.