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Renaud Lavillenie a connu une nouvelle déception aux Mondiaux d'athlétisme en ne récoltant lundi que le bronze à la perche, une première médaille pour la France qui ne réjouit en rien le champion olympique, toujours à la recherche du titre mondial en plein air, le seul qui manque à son palmarès.
"La perche, ça ne s'écrit pas toujours comme on le souhaite, et il faut savoir l'accepter". Le ton est triste, le visage déconfit, mais Renaud Lavillenie est resté digne dans la défaite.
Car il s'agit bien d'une défaite, amère et sévère, pour le meilleur perchiste de ces cinq dernières années, le plus haut de l'histoire depuis son record du monde (6,16 m) en février 2014.
Dans le Nid d'Oiseau qui a consacré l'Australien Steven Hooker, champion olympique en 2008, c'est un autre athlète rouquin et longiligne qui a triomphé lundi.
Avec 5,90 m au premier essai, le Canadien Shawnacy Barber n'avait pourtant pas placé la barre si haut, pour un Lavillenie au top.
Mais le Français a pourtant échoué à trois reprises à cette hauteur, après une entrée fracassante et une bonne trentaine de centimètres au-dessus de 5,80 m.
Le pire, c'est que le Français et son entourage ne semblaient pas comprendre les raisons de cet échec.
"Il y a un peu d'incompréhension, mon échauffement se passe bien, ma première barre est bonne, ça me met en confiance. Même le premier échec à 5,90 m ne m'inquiète pas. Mais je fais quasiment trois fois le même saut, alors que la perche que j'ai choisie est la même que celle que je prends habituellement", a déclaré Lavillenie.
- 'Comme en 2011' -
Son entraîneur Philippe d'Encausse ne disait pas autre chose: "J'ai du mal à analyser. Des Mondiaux, ce n'est pas un concours de Ligue de diamant, alors la pression n'est pas la même", a-t-il timidement avancé.
Le problème serait donc d'ordre mental? L'enchaînement de Mondiaux sans or (bronze en 2009 et 2011, argent en 2013) aurait-il pesé sur le champion olympique?
"Honnêtement non, ça ne m'a pas trotté dans la tête. J'étais bien dans la tête, je n'ai pas eu de coup de stress ou de pression", s'est défendu le Français.
Reste qu'il a dû regarder Barber et l'Allemand Raphael Holzdeppe (finalement 2e aux essais) se départager, pendant qu'il rangeait ses affaires sur le banc.
"Je ne suis pas imbattable, j'essaierai de l'être en année olympique. En fait je me retrouve comme en 2011: 3e aux Mondiaux, et j'avais ensuite gagné à Londres", a tenté de positiver Lavillenie.
Il faudra tout de même digérer cette grosse déception.
Pas de grise mine en revanche pour l'autre Français engagé, Kévin Ménaldo qui termine 6e avec 5,80 m à sa troisième tentative, devancé aux essais pour le bronze.
En sprint, la Jamaïcaine Shelly-Ann Fraser-Pryce a conservé son titre sur 100 m en 10 sec 76/100e. La voici désormais triple championne du monde de la discipline (2009, 2013, 2015).
L'autre empereur triomphant de la soirée a été l'incroyable Ezekiel Kemboi, le Kényan à la crête, qui s'est adjugé son 4e titre mondial consécutif sur le 3000 m steeple (8 min 11 sec 28).
Les Kényans ont même réalisé un quadruplé, dans la foulée du double champion olympique (2004, 2012).
Au triple saut, la Colombienne Caterine Ibargüen a conservé son titre avec 14,90 m.
Enfin, la Kényane Vivian Cheruiyot, déjà multimédaillée, a reconquis le titre mondial du 10.000 m, en 31 min 41 sec 31.