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Un tableau noir dont jaillit la lumière: le sélectionneur des Pays-Bas Louis van Gaal a su modifier avec brio son schéma tactique dimanche pour battre le Mexique 2-1 en 8e de finale du Mondial et son équipe s'avère d'autant plus redoutable qu'elle est modulable.
Du 5-3-2 au 4-3-3 en passant par un "plan B" avec quasiment quatre attaquants, le technicien néerlandais a tiré profit de l'adaptabilité de ses hommes, à l'image de Dirk Kuyt: pour sa 100e sélection, l'ailier a joué dans trois positions successives: arrière gauche, arrière droit et avant-centre !
. Le 5-3-2, pour contrer
Depuis le début du Mondial, les Pays-Bas de Van Gaal ont basé leur jeu sur une défense à cinq assez inhabituelle pour le pays du "football total", où le 4-3-3 a longtemps été un horizon indépassable.
Johan Cruyff, ancien attaquant vedette des "Oranje", s'est d'ailleurs élevé contre cette hérésie, estimant que les Néerlandais jouaient "contre-nature, trop bas".
Mais ce dispositif à cinq défenseurs, avec deux latéraux très entreprenants, a payé d'entrée: c'est dans ce schéma que les Pays-Bas ont balayé l'Espagne (5-1), championne du monde en titre, avec notamment deux passes décisives de l'arrière gauche Daley Blind.
C'est un système où les Pays-Bas ne font pas le jeu, voire abandonnent la possession de balle à l'adversaire. Mais cela ouvre des opportunités de contres aux attaquants Arjen Robben et Robin van Persie, bien alimentés par le meneur Wesley Sneijder.
. Le 4-3-3, pour réagir
Depuis leur arrivée au Brésil, les Pays-Bas ont été menés au score au cours de trois de leurs quatre matches: contre l'Espagne, l'Australie (3-2) et le Mexique (2-1). Et ils ont su l'emporter à chaque fois grâce aux adaptations tactiques de Van Gaal, qui n'a pas hésité à revenir au 4-3-3.
"C'est une formation naturelle que tout joueur néerlandais connaît", expliquait le technicien juste après le match contre l'Australie.
Dimanche, sous la chaleur de Fortaleza, ses hommes se sont retrouvés menés au score à la 48e minute.
Pour réagir, Van Gaal a fait entrer Memphis Depay (56) comme ailier gauche et placé Robben à droite et Van Persie en pointe, ce qui a offert plusieurs occasions franches aux "Oranje", bien stoppées néanmoins par le gardien mexicain Guillermo Ochoa.
"Tactiquement, (Van Gaal) est l'un des meilleurs, peut-être le meilleur, a jugé Dirk Kuyt après la rencontre. Peu importe le système, les joueurs savent exactement quoi faire. Il nous avait prévenu avant le match que nous pourrions passer au 4-3-3 si nous étions menés 1-0."
. Le "plan B", pour pilonner
A 15 minutes de la fin, Van Gaal a profité de la seconde "pause hydratation" accordée par l'arbitre pour demander à ses joueurs d'appliquer ce qu'il a appelé son "plan B".
"C'est une manière intelligente de profiter de cette pause", a-t-il expliqué avec malice. "C'était évidemment un système que nous avions travaillé, avec (Klaas-Jan) Huntelaar et Kuyt comme pointes. Nous devions jouer de longs ballons en profondeur, avec ces deux joueurs proches du but et Robben et Depay sur les ailes."
Soit quatre attaquants et une stratégie de pilonnage qui a porté ses fruits: sur un corner, un ballon repoussé est retombé dans les pieds de Wesley Sneijder, qui a égalisé d'une puissante frappe (88), avant que Robben n'obtienne un penalty polémique mais synonyme de victoire (90+4).
Désormais en quarts de finale, les Pays-Bas affronteront le Costa Rica. Et Van Gaal a déjà prévenu: son dispositif dépendra des "qualités de l'adversaire" costaricien, qui peut déjà redouter les inspirations tactiques du maître à jouer des "Oranje".