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Ménagé contre l'Equateur (0-0), Mathieu Valbuena a beaucoup manqué à l'équipe de France, souvent apparue en panne d'idées offensivement, et son retour dans le onze-type contre le Nigeria ne sera pas de trop pour passer le cap des 8e de finale du Mondial.
Un seul être vous manque et tout est dépeuplé... ou presque. S'il fallait tirer un seul enseignement du match nul concédé mercredi contre la Tri, c'est que sans leur meneur de poche les Bleus n'ont clairement pas le même allant ni la même consistance en attaque.
Pour la première fois depuis sa prise de fonctions en juillet 2012, soit en 25 matches, Didier Deschamps n'a pas fait jouer Valbuena une seule minute. Et la dernière fois qu'il ne l'avait pas titularisé remonte au désastre du barrage aller à Kiev contre l'Ukraine (2-0), sans que l'entrée en jeu du Marseillais n'y ait d'ailleurs changé quoi que ce soit.
"Bien sûr j'aurais voulu apporter à l'équipe, mais bon, ça m'a permis de souffler aussi, c'est la décision du coach", déclarait à cet effet Valbuena passé par la zone mixte.
Cette fois, il s'agissait pour le sélectionneur effectivement de reposer son joueur, jamais économe d'efforts, mais également de voir vraiment comment la mécanique bleue pouvait fonctionner sans lui sur un match où la qualification et la première place du groupe E étaient promises aux Bleus.
Et il a probablement vu que l'ensemble manquait de simplicité, de liant, de percussion aussi, certes face à une équipe équatorienne particulièrement regroupée dans ses 40 mètres et qui avait décidé de verrouiller en défense.
- Surnommé "Baixhino" -
Non pas que la performance d'ensemble de la France ait été insipide ou anémique. Au contraire, collectivement il y a eu un souci de bien construire le jeu et le suppléant désigné de Valbuena à la baguette, Antoine Griezmann, n'a pas démérité. Mais la tâche était trop lourde pour ses seules frêles épaules.
"Mathieu nous apporte beaucoup et c'est clair que, sans lui, on a eu nettement moins de rendement offensif", reconnaissait d'ailleurs l'attaquant de la Real Sociedad après la rencontre.
Il est vrai que le positionnement de Moussa Sissoko à la place du Marseillais s'est traduit par un déficit technique en attaque et, par extension, moins de possibilités offertes à Benzema de marquer, même si le Madrilène s'est procuré quelques occasions.
Avec Valbuena, qui n'a jamais déçu en Bleu en 37 sélections et semble avoir atteint à 29 ans une évidente maturité dans son jeu, la France s'en trouve à la fois plus performante et efficace, mais aussi, cela compte un peu, plus belle à voir évoluer.
Celui que les Brésiliens apprécient pour ses chaloupes et surnomment affectueusement "Baixinho" (le petit), a depuis deux ans un excellent rendement puisque 11 de ses 12 passes décisives et 4 de ses 6 buts ont été réussis sous l'ère Deschamps.
De fait, si incombe à Benzema le rôle de leader technique de l'équipe depuis le forfait de Franck Ribéry (victime d'une lombalgie), les clés du jeu sont désormais bien propriétés de Valbuena. D'une certaine façon, l'absence au Mondial du Bavarois a pour effet de favoriser le plein épanouissement de "Little big man".
Face au Nigeria, "une équipe assez coriace, athlétique, physique, qui met aussi pas mal de coups", selon Valbuena, habitué à ce genre de traitement, sa justesse dans le jeu et sa précision sur les coups de pied arrêtés seront autant d'atouts pour les Français, lundi à Brasilia.