Happy Birthday : |
Franck Ribéry, forfait pour le Mondial-2014 en raison d'une lombalgie, a jeté un beau pavé dans la mare en défendant fermement samedi les méthodes de soins du Bayern Munich et contesté celles proposées par l'encadrement médical de l'équipe de France pour lui permettre d'être présent au Brésil.
Les Bleus n'avaient sans doute pas besoin d'une polémique de cette ampleur à 24 heures de leur entrée en lice dans la compétition contre le Honduras, dimanche à Porto Alegre. Mais le sujet va forcément être évoqué et parasiter l'avant-match du sélectionneur Didier Deschamps.
Dans une interview accordée à l'agence sportive allemande SID, filiale de l'AFP, Ribéry ne mâche en effet pas ses mots envers le médecin des Bleus Franck Le Gall, qui avait déclaré jeudi que le joueur "avait peur des piqûres" et ne souhaitait pas subir des infiltrations pour atténuer ses douleurs lombaires, causes de sa défection actée officiellement le 6 juin.
"Je n'ai pas peur des piqûres. Mais je ne souhaitais pas me faire injecter de la cortisone par le médecin français. Je sais que ce n'est pas bon", a expliqué Ribéry en ajoutant que sa "carrière va continuer après", une référence aux effets supposés néfastes qu'aurait pu avoir la cortisone.
Le N.7 des Bleus et du Bayern se lance ensuite dans une défense des protocoles suivis par le médecin du Bayern Munich et de l'équipe d'Allemagne, le réputé Dr Hans-Wilhelm Müller-Wohlfahrt, critiqués par le Dr Le Gall.
"C'est injuste, a-t-il poursuivi dans cet entretien passé par l'intermédiaire du Bayern Munich. Je ne peux pas accepter qu'on fasse des reproches au Dr. Müller-Wohlfahrt. Je suis depuis sept ans au Bayern et j'ai une confiance totale en 'Mull', il m'a toujours aidé. Il fait les choses correctement. Sans lui je ne sais pas si je jouerais au football comme je le fais."
- Nouvelle allusion à l'Actovegin ? -
Le célèbre praticien allemand, qui soigne les plus grands sportifs de la planète, dont la star du sprint Usain Bolt, avait déjà rejeté en bloc les accusations du camp français via un communiqué de son avocat vendredi.
Franck Ribéry reprend à peu près les mêmes arguments et indique en creux que les pratiques du Dr Müller-Wohlfahrt, essentiellement à base d'injections et qui alimentent toutes sortes de fantasmes, auraient peut-être pu lui permettre de disputer la Coupe du monde. Mais il se serait heurté au refus de l'encadrement médical des Bleus.
Le Dr Müller-Wohlfahrt "avait transmis (à l'équipe de France) tous les documents au sujet de (sa) blessure. Je sais juste que mes problèmes se sont toujours réglés après ses traitements reçus à Munich (...) Il avait aussi proposé de me soigner à nouveau. Ca a été refusé", a-t-il affirmé.
Est-ce une nouvelle allusion à l'Actovegin, cité nommément par le Dr Müller-Wohlfahrt vendredi dans son communiqué? Ce produit à base de sang de veau déprotéiné est autorisé par l'Agence mondiale antidopage mais n'a pas spécialement bonne presse en France où sa commercialisation est interdite.
Il traîne derrière lui une odeur de souffre alimentée par le précédent fâcheux de l'Euro-2008 et "l'affaire Vieira". A l'époque, le capitaine français, blessé à la cuisse gauche et désireux de rejouer le plus rapidement possible, était entré en contact avec le Dr Müller-Wohlfahrt par l'intermédiaire de Willy Sagnol, ex-joueur du Bayern Munich.
Le médecin lui avait alors proposé de procéder à une piqûre d'Actovégin, ce qu'avait fermement refusé son collègue de l'équipe de France, Jean-Pierre Paclet. Vieira n'avait alors pas hésité à dénoncer "des incohérences sur l'estimation de la blessure et sur les traitements donnés" et à critiquer sévèrement le staff médical français, la veille du dernier match contre l'Italie.
Contrairement au sélectionneur Raymond Domenech, maintenu à son poste, le Dr Paclet n'avait pas survécu au fiasco de la France en Suisse et en Autriche et à son élimination piteuse au 1er tour (1 nul, 2 défaites).