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Depuis son échec dans la course au Ballon d'Or, Franck Ribéry a perdu son rayonnement de l'automne passé et le doute s'est installé sur sa capacité à relever la tête avec l'équipe de France lors du Mondial-2014.
Quel visage "Francky" offrira-t-il au Brésil? C'est l'une des questions qui doit actuellement torturer le sélectionneur Didier Deschamps à la lumière des prestations en dents de scie de son atout offensif N.1 ces dernières semaines.
S'il a donné le change sur la scène allemande où il reste le "Kaiser" (doublé Bundesliga-Coupe), l'attaquant du Bayern Munich (31 ans, 81 sélections, 16 buts) n'a été que l'ombre de lui-même en Ligue des champions où le grand club bavarois a été éjecté sans ménagement de son trône européen en demi-finales par le Real Madrid (1-0, 4-0).
Quelque chose s'est visiblement cassé le 13 janvier à Zurich chez Ribéry, obligé de s'incliner face à Cristiano Ronaldo et Lionel Messi au classement du Ballon d'Or malgré une saison de rêve et un quintuplé réussi avec le Bayern Munich en 2013 (Ligue des champions, Championnat, Coupe, Supercoupe d'Europe, Mondial des clubs).
Ce soir-là, le natif de Boulogne-sur-Mer, sacré fin août 2013 meilleur joueur européen par l'UEFA, a sans doute pris conscience d'avoir laissé échapper une chance unique d'obtenir cette récompense suprême sur le plan individuel.
'C'est dans la tête'
Ribéry n'a ensuite pas été aidé sur le plan physique: il y a d'abord eu une opération (hématome à l'aine) début février puis des douleurs dorsales qui ont handicapé sa fin de saison avec le Bayern.
Mais le mal est ailleurs comme l'a reconnu fin avril son entraîneur Pep Guardiola: "C'est dans la tête pas dans les jambes".
La 3e Coupe du monde de Ribéry est donc entourée d'un petit voile de mystère et ses faits et gestes seront disséqués d'ici l'entrée en lice de la France à la Coupe du monde, le 15 juin face au Honduras à Porto Alegre.
Quatre ans après le fiasco de Knysna et cette grève de l'entraînement qui lui avait valu 3 matches des suspension de la part de la Fédération française de football, l'ancien Marseillais a pourtant des raisons objectives d'aborder le voyage au Brésil en toute sérénité.
Parcours sinusoïdal
Si son cas divise toujours auprès du public français, Ribéry, relaxé dans l'affaire Zahia, est redevenu le leader technique des Bleus sous le mandat de Laurent Blanc (2010-2012), un statut qu'il n'a fait que renforcer avec l'arrivée aux commandes de Didier Deschamps (6 buts, 12 passes décisives).
La perspective de disputer son dernier Mondial, comme il l'a annoncé mercredi, ne peut en outre que le motiver. "Ca sera ma dernière Coupe du monde. Après il faut y aller pour faire quelque chose, pour essayer de gagner la Coupe du monde, tout simplement", a-t-il affirmé sur RTL.
Son parcours sinusoïdal en Bleu est toutefois en soi un point d'interrogation. Révélé au monde entier en 2006 en Allemagne sous le haut patronage de Zidane, il n'a jamais su endosser les habits du leader à l'Euro-2008 avant d'être totalement discrédité en 2010 en Afrique du Sud où il est passé à la postérité pour son rôle dans la mutinerie du 20 juin.
Plus à l'aise dans le rôle d'amuseur de vestiaire que de patron, Ribéry n'est d'ailleurs sûrement pas fait pour ce costume. Mais Deschamps n'attend de lui qu'une chose: qu'il éclaire le côté gauche par ses fulgurances. Reste à savoir s'il a fait le deuil du Ballon d'Or.