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Après avoir surmonté sans encombre le stress du premier match au Mondial brésilien, avec la victoire 3-0 devant le Honduras, l'équipe de France de Didier Deschamps s'attache à présent à ne pas céder à l'emballement, une situation plutôt inédite sous son ère.
Non pas que Deschamps ait jamais vécu de périodes euphorisantes du temps où il était joueur, voire même entraîneur, bien au contraire. Mais depuis sa prise de fonctions en juin 2012, il n'a guère eu la satisfaction de voir s'enchaîner les bonnes performances comme c'est actuellement le cas, et ce depuis l'homérique qualification du 19 novembre contre l'Ukraine, qui a changé tant de choses.
Du bord du précipice de Kiev au nirvana de Rio de Janeiro le 13 juillet prochain, il y a encore tant de chemin à parcourir pour les Bleus que l'excès de confiance ne peut qu'être proscrit.
"Après le match (contre les Honduriens), il y avait de la joie et de la satisfaction d'avoir répondu présent mais pas d'euphorie, a d'ailleurs assuré Deschamps. Parce que c'est une étape et la deuxième va arriver très vite".
Très exactement, vendredi à 16h00 locales (21h00 françaises) à Salvador do Bahia, contre la Suisse, forcément plus redoutable.
"S'il y a besoin d'intervenir, je le ferai mais je n'ai pas vu d'excès de confiance. Pour le moment, je vois des joueurs lucides", a encore affirmé le patron des Bleus.
Même cantonnés dans leur complexe hôtelier de Ribeirao Preto, les Bleus ne peuvent pas ignorer l'euphorie collective qui a un peu plus grossi au pays après leur convaincant succès inaugural, suivi par plus de 16 millions de téléspectateurs. Ils n'avaient pas rassemblé autant depuis la finale de 2006, c'est dire si les Français sont en demande...
Antoine Griezmann, auteur d'un match encourageant, a lui particulièrement pu constater lundi en conférence de presse l'enthousiasme de la presse française à l'égard de l'équipe et surtout au sien. Il s'est vite empressé d'écarter le costume de "nouveau favori" que certains ont voulu faire endosser aux Bleus: "Non, nous ne le sommes pas. Nous n'avons joué qu'un seul match".
- 'Ne pas s'endormir non plus' -
Et d'expliquer qu'il n'a pas "métamorphosé" la façon de jouer de l'équipe de France: "Je ne pense pas avoir apporté un nouveau style. Le jeu était déjà là. Moi, j'essaie simplement de jouer à une touche et de mettre de la vitesse". Et de rejeter illico toute similitude avec le Franck Ribéry de 2006: "On est en 2014, je suis Antoine Griezmann, il n'y a pas de comparaison à faire".
Deschamps a dû apprécier d'entendre son jeune et novice attaquant rester insensible aux louanges. Lui-même s'est refusé à tout parallèle avec Francky, le grand absent de son équipe, forfait pour cause de lombalgie. Griezmann "a ses (propres) qualités, cette fraîcheur aussi. Il faut qu'il reste lui même. Ca demande confirmation."
Une confirmation qui passera par la Suisse, qui s'est accrochée pour venir à bout de l'Equateur à la dernière minute après avoir été menée (2-1). Une victoire ouvrira la voie des 8e de finale, avec peut-être en prime la première place du groupe E.
"Si on avait eu un résultat différent contre le Honduras, il y aurait eu des critiques. Il faut se satisfaire de ce qu'on vient de faire, mais il ne faut pas s'endormir non plus", a encore insisté Deschamps.
Particulièrement attentif à ce que les remplaçants restent le plus possible mobilisés, "DD" a ainsi résumé sa tâche: "Les deux choses les plus difficiles à faire ces jours prochains, c'est un, leur faire faire le travail qui compense le fait de ne pas avoir pas joué, et deux, qu'humainement et psychologiquement on ne perde personne, que tout le monde soit prêt".
Prêt, Karim Benzema a lui déjà montré qu'il l'était avec son doublé contre le Honduras. Sa France du "turfu" (futur, en verlan), ainsi désignée dans un de ses tweets, il l'a décrite comme celle d'"une nouvelle équipe, dans une nouvelle ère", avec "le talent pour faire quelque chose d'extraordinaire dans cette Coupe du monde".
Surtout, ne pas s'emballer...