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L'équipe de France baigne dans une certaine euphorie depuis son large succès contre la Jamaïque (8-0) et l'accueil chaleureux reçu à son arrivée au Brésil, reste à savoir si celle-ci résistera à l'épreuve du Honduras, son premier adversaire au Mondial, dimanche à Porto Alegre.
Est-ce de l'insouciance? Le climat est en tout cas à la sérénité chez les Bleus pour qui la préparation à la Coupe du monde s'écoule jusqu'ici assez paisiblement. Au bilan sportif presque parfait qui a précédé le débarquement à Ribeirao Preto (2 victoires, 1 nul, 13 buts marqués, 1 seul encaissé) s'est ajoutée la ferveur de leurs hôtes, tout à leur joie de capter une part du tournoi en hébergeant les troupes de Didier Deschamps.
Loin de l'agitation qui règne dans le reste du pays, des mouvements sociaux ou manifestations qui pourraient paralyser la compétition, cette ville située à 320 km de Sao Paulo a décidé d'adopter l'équipe de France. La sympathique cohue qui a accompagné la sortie du car des Bleus après le premier entraînement de mardi, ouvert au public au stade Santa Cruz, en a été une belle illustration.
Le contraste est saisissant avec le Mondial-2010 en Afrique du Sud où Raymond Domenech avait décidé de barricader ses joueurs dans le luxueux Pezula Hotel, évitant le plus possible le contact avec l'extérieur et les habitants de Knysna. La Fédération française de football a d'ailleurs décidé d'ouvrir encore au minimum 3 autres séances alors que le huis clos était la norme il y a quatre ans.
- "L'image c'est gagné" -
"L'image, c'est gagné. Le grand public est en attente de l'équipe de France. Et je sens vraiment une envie chez les joueurs, on les sent tellement unis, l'amour du maillot est là, le groupe est très solidaire", a expliqué mardi le président de la FFF Noël Le Graët.
Jusqu'ici tout va bien donc mais les Bleus, transfigurés par le barrage retour homérique remporté contre l'Ukraine (3-0, le 19 novembre), vont rapidement être confrontés à leurs juges de paix honduriens et pourront alors mesurer plus concrètement leur degré de compétitivité, aujourd'hui assez difficile à cerner.
Cette équipe de France, encore plus rajeunie (26 ans et demi de moyenne d'âge) et inexpérimentée depuis le forfait de son atout N.1 Franck Ribéry (lombalgie), ne doit pas s'attendre à une aimable partie de plaisir contre le Honduras, dont le sélectionneur Luis Fernando Suarez a promis une bataille "jusqu'à la dernière goutte de sang".
Les Anglais sont sortis effrayés par la rudesse des Catrachos lors de leur dernier match amical de préparation (0-0), dimanche. C'est dire ce qui attend les Tricolores pour qui M. Le Graët a tablé sur une présence en quart de finale.
- La star c'est Deschamps -
"Ils ont des aptitudes au combat physique, a expliqué Deschamps mardi. On va s'attendre à ça mais on est en Coupe du monde, on a eu des messages par rapport à ce que le corps arbitral va faire. Si ça dépasse la ligne, ce sera sanctionné, pour eux comme pour nous. C'est l'une des forces de cette équipe mais ce n'est pas que ça. Je ne voudrai pas réduire le Honduras à ça."
Dans quelle mesure le manque de vécu international des Bleus, qui ne possèdent plus que 3 joueurs à plus de 50 sélections (Lloris, Benzema, Evra), peut-il constituer un handicap? C'est sans doute la principale inconnue du tournoi pour une nation qui n'a plus réellement de référent sur le plan individuel avec le départ de Ribéry.
Karim Benzema (26 ans, 66 sélections, 21 buts) a beau être titulaire au Real Madrid, vainqueur de la récente Ligue des champions, il n'émarge pas dans le Top 5 des attaquants mondiaux. Quant aux deux futurs cracks de la génération 93, Paul Pogba (21 ans, 11 sélections, 2 buts) et Raphaël Varane (21 ans, 6 sélections), ce Mondial, le premier de leur carrière, arrive peut-être trop tôt et ils semblent plus taillés pour l'Euro-2016 organisé en France. Le reste de la troupe est sans génie particulier.
Tout repose ainsi sur la science tactique de Deschamps, le seul champion du monde en tant que joueur à la tête d'une équipe au Brésil avec l'Allemand Jurgen Klinsmann (Etats-Unis). Et si c'était lui la véritable star de cette équipe de France?