Happy Birthday : |
La belle aventure brésilienne de l'équipe de France s'est conclue sur une note frustrante en quart de finale, mais la défaite face à l'Allemagne (1-0) ne doit pas occulter les promesses affichées par les jeunes Bleus lors du Mondial, sources d'espoirs pour l'avenir et l'Euro-2016 à la maison.
Quatre ans après le fiasco de Knysna et cette grève de l'entraînement qui a fait d'eux la risée de la planète, les Bleus peuvent partir en vacances la tête haute avec le sentiment du devoir accompli. Pour une nation retombée à la 17e place du classement Fifa et qui ne faisait plus peur à personne, il s'agit bel et bien d'une rédemption totale.
Une pointe de déception accompagne même cette sortie de route contre la Nationalmannschaft, véritable référence du football international, l'écart entre les deux formations ayant fini par s'étioler au fil des derniers mois et surtout des 3 semaines passées au Brésil.
Les Bleus ont su regagner le respect de leurs adversaires et ont de nouveau fait vibrer la France, actant une réconciliation complète avec l'opinion publique après une longue période de désamour.
Le principal artisan de ce renouveau se nomme Didier Deschamps. Nommé à l'issue de l'Euro-2012 en remplacement de Laurent Blanc, l'ancien capitaine des champions du monde (1998) et d'Europe (2000) a insufflé son état d'esprit de gagneur à un groupe inexpérimenté avec, comme date fondatrice, le 19 novembre et cet inoubliable barrage retour contre l'Ukraine au Stade de France (3-0). Les Bleus n'ont concédé qu'un revers depuis cet exploit.
- Les limites de la jeunesse -
Patron à la légitimité incontestable, il a aussi eu le mérite de faire le ménage dans les rangs (Nasri) pour éviter les mésaventures vécues par ses deux prédécesseurs (Domenech, Blanc). Ardemment soutenu par le président de la Fédération française de football Noël Le Graët, il sort renforcé de sa première phase finale en tant que sélectionneur et aura toutes les cartes en main jusqu'en 2016.
A l'heure du bilan, il faudra d'abord retenir le parcours quasi sans faute effectué au premier tour (2 victoires, 1 nul, 8 buts marqués, 2 encaissés). Certes, les troupes de Deschamps ont eu la chance d'hériter du groupe le plus abordable du tournoi (Honduras, Suisse, Equateur) mais elles revenaient de tellement loin qu'en sortir avec une telle facilité peut être considéré comme une performance de choix.
L'obstacle du Nigeria, champion d'Afrique, ne leur a pas non plus posé trop de soucis en 8e de finale (2-0) et les Bleus ont soudainement refait peur à la planète avant de toucher du doigt leurs limites contre le vieux rival allemand.
Dans les jours précédant ce classique du football mondial, cette insouciante équipe de France a bien cru être en mesure de mettre un terme à la litanie de ses échecs passés face à son voisin et d'exorciser pour de bon les fantômes de Séville 82 et de Guadalajara 86. Mais la réalité du haut niveau a fini logiquement par la rattraper.
Ce n'est pas un hasard si les deux joueurs fautifs sur le but de Hummels (Pogba, Varane) sont à la fois les plus doués et les moins expérimentés du lot. Nul doute que la leçon aura été retenue pour la suite des évènements et ce Championnat d'Europe où le droit à l'erreur sera infime.
- Période d'essais? -
Pogba et Varane ont compris au Brésil ce qui sépare une aimable partie en clubs des exigences d'une sélection nationale, même si le défenseur du Real Madrid avait disputé intégralement et remporté la finale de la Ligue des champions juste avant d'embarquer pour le Brésil.
Ces deux membres éminents de la "génération 93", qui ont déjà gagné leurs galons de titulaire, seront amenés à prendre le pouvoir d'ici deux ans. Dans l'optique de l'Euro, la priorité sera accordée aux tauliers de ce Mondial mais par la force des choses, Deschamps va sans doute continuer à ouvrir son groupe durant les 24 mois de matches amicaux qui attendent les Bleus, dont le premier contre l'Espagne, le 4 septembre au Stade de France.
Qualifiée d'office pour l'Euro en tant que pays organisateur, la France a tout de même été reversée dans une poule par l'UEFA (avec Portugal, Danemark, Serbie, Albanie, Arménie) mais les résultats de ses rencontres ne seront pas pris en compte.
Il faudra aussi voir ce que feront les anciens (Evra, Sagna) et quel sera l'avenir international de Franck Ribéry. Forfait en raison d'une lombalgie, la star du Bayern Munich aurait été bien utile contre son pays d'adoption, vendredi, ainsi que pour épauler un Karim Benzema finalement incapable d'être le leader technique attendu malgré ses 3 buts du premier tour. S'il est toujours au top, le 3e du dernier Ballon d'Or et joueur UEFA de 2013 est incontournable. Mais il aura 33 ans en 2016...
Pour le reste, Deschamps va se lancer dans une période d'essais en puisant allégrement parmi les champions du monde U20 de 2013 ou les Espoirs (Kurzawa, Martial, Laporte, Rabiot, Ntep?), qui tentent de se qualifier pour un Championnat d'Europe pour la première fois depuis 2006. L'Euro se prépare dès maintenant.